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nos pros 2022-2023

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Stéphanie Leclercq

Le « baby clash » :
quand tout part en vrille après la naissancE


Stéphanie Leclercq est psychiatre spécialiste de la périnatalité. Elle accompagne les futures mamans et les jeunes parents dans leurs premiers pas à 3...

« Il faut montrer à l’enfant que la séparation est une décision d’adultes et à terme le rassurer sur le fait qu’il n’y est pour rien. »

Stéphanie Leclercq

« C’est que du bonheur ». À force d’entendre cette phrase, on a parfois du mal à imaginer que cela puisse en être autrement. Sauf qu’entre la théorie et à la pratique, il y a parfois un fossé, voire un ravin, voire un canyon du Colorado. Si la vie d’une famille, l’arrivée d’un enfant est un moment fondateur, la grossesse et l’année qui suit la naissance sont des périodes à risque pour les couples. Certains se retrouvent dans l’impasse et ne voient qu’une seule issue : la séparation. Forcément, cette rupture devient une source de culpabilité immense pour les parents : ils se retrouvent à devoir faire le deuil d’un idéal de la famille – papa, maman et bébé – et à s’adapter à des turbulences affectives importantes. Mais qu’en est-il en pratique pour l’enfant? On a posé la question qui tue à Stéphanie Leclercq, notre super psy.

Quelles sont les principales causes de « baby clash » ?
Les raisons de ce « baby clash » sont multiples et interdépendantes. Il y a des facteurs liés au désir d’enfant et au fait de devenir parents : divergences éducatives ou réactivation de blessures en lien avec sa propre histoire personnelle et familiale… Il y a des facteurs liés au bébé: tempérament, inquiétudes en lien avec sa santé… Et des facteurs surajoutés: privation de sommeil, difficultés financières, déménagement…

On entend souvent des parents dire « je reste pour l’enfant ». Qu’en pensez-vous ?
Il est important de comprendre que pour l'enfant, vivre dans une famille sans dialogue, entouré de tensions et de conflits peut être plus douloureux que d'avoir des parents séparés. L'essentiel pour lui est que l'organisation parentale soit claire, stable et permanente. Ce n'est pas l'acte de séparation en soi qui est déterminant, mais plutôt ce qu’il va en vivre au quotidien. Un seul enjeu: l’entente parentale !

Comment annoncer une séparation à un bébé ?
Cette annonce est symbolique pour les parents mais n’a au final que peu d’impact sur l’enfant. Avant de lui dire les choses, les parents doivent être en capacité de se les formuler clairement à eux-mêmes et de s'entendre sur les modalités à court et moyen termes. Avec le bébé, il s’agit d’utiliser des mots simples, en le regardant et en captant son attention. Les enfants n’ont généralement pas de souvenir conscient avant l’âge de 3 ans.

Et pour la garde de l’enfant, on fait comment ?
Une question récurrente et source de nombreux conflits est « quel mode de garde adopter ? ». Les spécialistes s’accordent à dire qu’avant 6 ans, la garde alternée est à proscrire. En effet, les changements trop répétés empêchent l’enfant d'avoir un « chez-lui » et de mettre en place des bases de sécurité interne. On privilégiera un domicile fixe, en donnant idéalement la possibilité à l’autre parent de venir régulièrement partager des moments du quotidien de l’enfant. Mieux vaut passer « moins » de temps avec bébé mais du temps de qualité dans un environnement qui lui est familier que de passer « plus » de temps mais vécu dans l’angoisse et les pleurs. Je comprends que cela puisse paraître difficile pour certains parents qui ressentent un profond sentiment d’injustice mais au-delà du droit des parents à avoir leur enfant chez eux, il y a le droit du bébé à avoir des parents bienveillants et sécurisants, garants de sa santé psychoaffective future. Au bout de quelques mois, il sera alors possible d’imaginer que bébé puisse passer une nuit ailleurs puis deux… L’important pour l’enfant est que ses parents puissent se respecter mutuellement dans leur rôle parental respectif et communiquer autour de son quotidien.

Après la séparation, c’est parfois la guerre entre les parents… Quels conseils peut-on donner à ces ex-couples sou pression ?
Je leur conseille d’organiser les relais et les rencontres dans des lieux familiers de l’enfant autres (crèche, nounou, grands-parents…). On me demande aussi souvent s’il faut ou non présenter la nouvelle compagne / le nouveau compagnon à l’enfant. Pas de précipitation ! L’enfant a besoin de repères stables et mieux vaut lui épargner d’avoir à gérer de nouvelles ruptures affectives. Attendez d’être sûr de vous et respectez votre ex conjoint en l’informant. Le temps est votre allié.

Quelle place donner aux grands parents après une séparation ?
Un grand parent est important bien sûr et peut être un repère affectif essentiel de l’enfant. Néanmoins, il n'a pas la priorité sur l’autre parent qui garde son rôle éducatif.

Quand les parents s’entendent, doivent-ils continuer d’avoir des activités communes ?
Faire « semblant » risque de maintenir l’enfant dans une sorte d’illusion qui n’est pas souhaitable. Il faut lui montrer que la séparation est une décision d’adultes et à terme le rassurer sur le fait qu’il n’y est pour rien.

Comment rassurer son bébé au moment de la séparation ?
Le bébé a besoin de repères, d’une forme de stabilité. Chez le petit, la séparation de ses parents va impacter profondément ce qu’il est, la construction de son monde interne, la structuration de son psychisme. Mais la manière dont il l’intégrera dépendra directement de la manière dont ses parents le vivent. Les modèles familiaux se réinventent, la vie de bébé sera différente bien sûr mais tant que ses parents se respectent et communiquent, il sera tout à fait armé pour y faire face.

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Stéphanie Leclercq - Psychiatre spécialisée dans la prénatalité

 

Charlotte Mazoyer
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Charlotte mazoyer

conseillère conjugale et sexologue, elle répond à vos questions !

Chère Duchesse,

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J’ai peur qu’après l’accouchement mon compagnon n’est plus envie de moi.

Un accouchement n’est pas quelque chose d’anodin. Pour que ça se passe bien, l’important, c’est d’en parler avant le jour J. Vous pourrez partager vos peurs et vos appréhensions, vous projeter ensemble et décider de la place de chacun. Votre compagnon peut parfaitement être près de vous pour assister à la naissance et pas nécessairement du côté de l’obstétricien. Plus vous en parlerez, plus il y a de chance pour que votre compagnon le vive bien.

 

Depuis ma dernière grossesse, je ne reconnais plus mon corps et ma libido a foutu le camp… Que faire ?

Dans nos vies il y a des hauts et des bas, avec le sexe c’est pareil ! On a tous à un moment ou à un autre, le désir en berne. Une grossesse, une naissance, une nouvelle vie à 3, c’est un gros chamboulement.

 

La pénétration c’est vraiment obligatoire ?

NON ! Il n’existe pas un mode d’emploi universel qui nous explique comment faire l’amour (et heureusement d’ailleurs). Et on peut tout à fait se décentrer du génital. Surtout après une grossesse où pénétration rime souvent avec appréhension et pression. L’important c’est de ne pas perdre le lien charnel et de se retrouver. Il faut se rassurer l’un l’autre, faciliter le lâcher-prise. Le but c’est d’être bien ensemble. Pour des retrouvailles sexuelles réussies, il est donc parfois nécessaire de prendre son temps : donc avant de penser pénétration, l’érotisme et la sensualité doivent revenir au premier plan.

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Depuis la grossesse, on a du mal à se retrouver sexuellement parlant… Un conseil pour remettre en route la machine ?

Quand on devient parent, le couple passe parfois au second plan. L’important c’est de garder des moments pour soi (pour se sentir bien) et du temps à deux (pour se retrouver en tant que couple). Dormir nu, prendre un bain ou une douche à deux : ce sont ces petits moments qui vont vous permettre de relancer la machine !

 

Se masturber : bonne ou mauvaise idée pour retrouver une vie sexuelle épanouie ?

La masturbation est un des chemins que l’on peut emprunter du côté des femmes comme du côté des hommes d’ailleurs. Les auto caresses peuvent aider pour la remise en route de la libido. Au-delà de la recherche de plaisir, la masturbation permet de redécouvrir son propre corps. Sexualité solitaire et sexualité de couple sont en réalité très complémentaires.

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Avec la charge mentale qui pèse sur mes épaules depuis que je suis maman, j’ai l’impression qu’il n’y a plus de place dans ma vie pour le désir et les câlins…

Pour avoir envie de faire l’amour, les femmes ont besoin d’une forme de disponibilité physique et corporel. Prises dans le tourbillon du quotidien, elles ne se l’octroient pas toujours. Le job d’un conseiller conjugal, c’est aussi de comprendre ce qui cloche dans l’organisation et rééquilibrer la charge mentale. En se libérant de certaines choses, la sexualité se remettra en route d’elle-même.

 

Depuis que nous sommes devenus parents, je me rends compte qu’on fait surtout l’amour quand les enfants ne sont pas dans les parages ou quand on est en vacances. C’est grave docteur ?

C’est assez logique. C’est là aussi souvent une question de lâcher-prise. On a parfois du mal à se libérer quand les enfants sont dans les parages. On peut avoir peur de les voir débouler dans la chambre ou de les réveiller. Il faut parfois réorganiser l’espace intérieur quand c’est possible.

 

Je crois qu’on aurait besoin de voir un conseiller conjugal mais je n’ose pas…

Il ne faut pas s’installer de distance ou de malaise dans votre couple. Plus on attend pour trouver des solutions et reprendre une vie sexuelle épanouie, plus c’est compliqué. Si vous sentez que vous avez besoin d’un coup de pouce, un conseiller conjugal peut vous accompagner. Pour ce type de consultation, le suivi dure de 6 à 9 mois.

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PS : gardez en tête que derrière la sexualité il n’y a jamais de normes ou de contraintes.

 

Le conseil lecture de Charlotte :

La collection « Osez », à dévorer sans complexe. (Osez le sexe tantrique, osez le cunnilingus, osez la masturbation féminine, osez booster votre libido, tous les sujets y passent !)

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Aurélie Guyomard

« Aujourd’hui, on est capable de régler les problèmes de rapports sexuels douloureux, de fuites urinaires et de laxité du vagin. »

Spécialisée dans la chirurgie gynécologique, Aurélie Guyomard intervient, entre bien d’autres choses, dans la reconstruction après un accouchement difficile. Sa mission : lever les tabous pour apporter un mieux-être aux femmes que l’enfantement a mises en souffrance et les aider à retrouver une vie normale.

 

Aurélie Guyomard

Quelles sont vos interventions en tant que gynécologue ?
J’ai décidé de ne plus faire de suivi de grossesse afin de me concentrer uniquement sur les cas problématiques et les pathologies gynécologiques. Pour aider mes patientes, j’interviens donc en grande partie au niveau chirurgical pour traiter les descentes d’organes, l’incontinence urinaire, l’endométriose, les kystes ovariens, les fibromes, les polypes, les conisations, les hystérectomies ou encore les ligatures tubaires. Je pratique également la chirurgie de la fertilité. Enfin, je propose de la reconstruction vulvo-vaginale suite à un accouchement difficile.

Quelles sont les problématiques posées par un accouchement difficile ?
Il y a cas de lâchage de sutures peu de temps après l’accouchement mais aussi des cicatrices d’épisiotomie ou des déchirures qui s’avèrent fibreuses, douloureuses et qui empêchent le retour à une sexualité normale et épanouie. Certaines patientes ne peuvent plus avoir de rapports tant la douleur est intense. On rencontre aussi des cas de fuites urinaires, une trop grande laxité du vagin et enfin des problèmes de descente d’organes qui se règlent souvent seuls au bout de quelques semaines et qui demandent rarement une intervention. 

Quelles sont les solutions ?
S’il y a lâchage de suture, on retourne au bloc immédiatement pour refaire le travail. J’interviens aussi sur certaines formes d’incontinence quand la rééducation périnéale ne suffit pas. Dans le cas d’envies pressantes, je propose de la neurostimulation ou un traitement médicamenteux. Pour les fuites urinaires à l’effort (toux, éternuement, course), en fonction de la gravité, de l’âge de la patiente, d’un projet de nouvelle grossesse, j’utilise le laser vaginal. Je recommande également le laser pour traiter les cicatrices fibreuses et douloureuses ou lorsqu’il y a une laxité modérée du vagin. C’est une technique peu répandue en France mais très efficace dans ces cas précis car ce procédé va venir régénérer les cellules au niveau vaginal ou vulvaire. La muqueuse va devenir plus épaisse, plus dense, plus souple, plus hydratée et les cicatrices indolores. Parfois, le laser ne suffit pas. Si la laxité du vagin est trop importante, on procédera plutôt en chirurgie à la plicature des muscles pour les retendre et les tonifier. De même, si la suture d’une épisiotomie ou d’une déchirure, en cicatrisant mal, a créé un problème anatomique et que la vulve se retrouve asymétrique, il faut une intervention chirurgicale pour réparer. Et enfin, si une descente d’organes persiste un an après l’accouchement et qu’elle est gênante pour la patiente, on va aller remonter ceux-ci en les accrochant sur des ligaments, soit par voie naturelle, c'est-à-dire le vagin, soit par célioscopie.

Le laser est-il un acte onéreux ?
C’est un acte qui n’est pas pris en charge par la sécurité sociale ni par les mutuelles et qui, apparemment est souvent assez cher (les tarifs vont de 300 à plus de 600€, voir 900€). J’ai fait le choix de le rendre accessible au plus grand nombre et une séance à mon cabinet coûte une centaine d’euros. Je souhaitais un tarif équivalent au traitement antidouleur et hydratant à base de crèmes, d’ovules et d’acide hyaluronique.

Les actes réparateurs sont-ils plus fréquents aujourd’hui ?
Les techniques se multiplient pour aider les femmes qui souffrent après l’accouchement. Ce n’est pas facile de parler d’absence de rapports sexuels, de fuites urinaires, de bruits gênants à cause de la laxité du vagin… C’est notre rôle de questionner les femmes pour lever le voile sur tous ces tabous qui ne devraient pas en être. On a aujourd’hui le moyen de leur venir en aide et soigner, accompagner, apporter du mieux-être, c’est cela qui donne du sens à mon métier.

Aurélie GUYOMARD – Gynécologue
19B rue Albert Camus 21000 Dijon
Chirurgien-gynécologue à l’hôpital de Valmy

 

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Anne Girard

« Kiné et Yoga :
le duo gagnant d’Anne Girard »


Kinésithérapeute depuis 16 ans, Anne Girard a progressivement intégré le yoga à sa vie puis à son métier. Convaincue que cette pratique a vraiment du sens dans l’accompagnement des femmes enceintes, Anne a décidé de se former et de dispenser des cours de yoga prénatal. Focus sur deux pratiques très complémentaires.

Anne Girard

En tant que kiné, pourquoi proposer le yoga prénatal ?
J’ai découvert le yoga il y a 10 ans suite à une expérience personnelle douloureuse et cette pratique m’a immensément aidée. J’ai compris l’importance d’être centrée, d’incarner son corps et d’en prendre soin. Une nécessité qui l’est plus encore sans doute lorsqu’on attend un enfant. J’ai décidé de me former en yoga prénatal pour offrir, à travers des cours collectifs, une parenthèse aux femmes enceintes.

Qu’est-ce qu’il se passe pendant ces cours de yoga prénatal ?
Les futures mamans prennent le temps de bouger, de respirer, d’explorer en conscience leur corps dans un espace sécurisé, elles apprennent à écouter leurs ressentis et à se faire confiance au cours de ces neuf mois et aussi le jour de l’accouchement. L’objectif est de faire le tri dans tous ces conseils et injonctions qui viennent du médical ou de l’entourage et de s’écouter davantage.

Quels sont les atouts et les bienfaits du yoga prénatal ?
C’est un yoga adapté aux modifications physiques et hormonales de la femme. Il permet de prévenir la prise de poids excessive et l’hypertension, d’étirer les abdos, les muscles du bassin, de conserver une tonicité musculaire globale, de prendre conscience de son périnée, de son corps en général et, de ce fait, de mieux vivre la période de post-partum.

Est-ce que le yoga est intégré dans votre prise en charge kiné ?
Complètement. Les postures, la respiration et la prise de conscience du corps sont tellement importantes dans le bien-être de la femme pendant la grossesse, dans le cadre de la rééducation périnéale, dans la prise en charge des douleurs chroniques, que le yoga est aujourd’hui indissociable de ma pratique de kiné.

Le yoga a donc aussi sa place dans la rééducation du périnée ?
Je me suis rendue compte en yoga prénatal que, pour beaucoup de femmes, la notion de périnée était obscure. Ma posture de kiné me permet alors de réexpliquer ce que c’est, où ça se trouve, comment ça fonctionne et de les aider à l’identifier et à le sentir. Cela me permet aussi de soulager les sciatiques, les douleurs de côtes et dans le bassin, les brûlures d’estomac etc. en trouvant des positions adaptées aux maux qu’on peut ressentir pendant la grossesse. Je propose tout un tas de mouvements, de postures et respirations pour se poser. L’objectif c’est qu’elles puissent se les approprier pour les refaire chez elles.

Comment se passe les cours de yoga prénatal ?
Ce sont des cours collectifs qui n’excèdent pas plus de six personnes car je tiens à individualiser et à adapter les séances au cas par cas.

Quel est votre rôle pendant et après la grossesse en tant que kiné ?
J’interviens en séance individuelle pendant la grossesse lorsqu’il y a des douleurs physiques. Je propose également un suivi en rééducation périnéale : on évoque d’abord la grossesse et l’accouchement. On prend le temps de parler du périnée, sa place, son fonctionnement. J’explique par exemple qu’il fonctionne avec le transverse abdominal et qu’il est aussi intimement lié au diaphragme donc à la respiration. On vérifie donc aussi la respiration. Pour le renforcement, j’utilise la méthode manuelle et la sonde périnéale. Je m‘attarde aussi beaucoup sur la prévention (constipation, alimentation, apnée pendant l’effort etc.) car le gros du travail a lieu dans la vie quotidienne.


Anne GIRARD – Kinésithérapie et professeure de yoga
8 Rue de la Petite Fin - 21121 Fontaine-lès-Dijon


https://www.annegirardyoga.fr/

Page Facebook : Anne Girard

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Elodie Emo

« Il faut savoir que les parents ont déjà des compétences et des réponses en eux. On les accompagne simplement dans la bienveillance et le non-jugement. »
Les “Cercles de Parents” ce sont des séances de soutien gratuites pour tous les jeunes parents de Bourgogne-Franche-Comté. Explication avec Elodie Emo.

Elodie Emo

Comment vous est venu l’idée d’apporter davantage de soutien aux jeunes parents ?
C’est l’histoire de trois amies professionnelles de santé, Julie, Valérie et moi, qui partent du constat qu’en terme de soutien à la parentalité, passés les 2 premiers mois, il n’y a plus qu’un rendez-vous par mois chez le pédiatre et souvent assez rapide. Bref, on a réalisé qu’il y avait un vrai manque en termes de soutien ! Ce constat, on le retrouve aussi dans le rapport de la commission des « 1000 premiers jours » : 1 parent sur 2 décrit un manque de soutien après les 2 premiers mois. Santé Publique France pointe aussi le fait que seul 15% des familles vont en PMI. Un vrai besoin existe ! Nous avons donc mis en place des consultations de soutien à la parentalité sur des thématiques comme l’allaitement, l’alimentation, le sommeil, la diversification alimentaire, les activités d’éveil, le jeu, la gestion des émotions… tout ce qui peut être dans le champ de compétence des infirmières puéricultrices. On apporte ce soutien en visio et au domicile des parents. Et comme pour être bien avec ses enfants, il faut aussi pouvoir prendre soin de soi, Valérie propose des thérapies cognitivo-comportementales. Elle accompagne les parents dans leur gestion du stress, le vécu de leurs émotions… Notre leitmotiv c’est : « Bien dans sa peau, bien dans sa parentalité » !
 

C’est ainsi que « My Jolly Family » a vu le jour.
Exactement. Fort de ce constat, de nos différentes expériences et de nos compétences, nous avons lancé My Jolly Family en décembre en 2020. Comme c’est une approche plutôt innovante, il a d’abord fallu prendre le temps d’expliquer aux parents que devenir parent est un processus évolutif et que demander de l’aide est une des clés pour y avancer ! On a donc développé une première offre de consultation en parentalité. Elles sont payantes mais l’objectif a toujours été de favoriser l’accès à ce type de soutien via des consultations gratuites.

C’est justement ce que vous proposez à travers « Les Cercles de Parents » ?
Quand j’ai appris que les agences régionales de santé pouvaient soutenir des initiatives dans le cadre des « Milles premiers jours », je me suis donc investie dans un autre projet : Les « Cercles de parents ». Avec plusieurs puéricultrices de Bourgogne-Franche Comté, nous avons mis en place des ateliers en tout petit groupe - 4 familles maxi - pour faciliter la prise de parole. Les «Cercles de Parents », ce sont donc 3 séances gratuites de 2 heures pour tous les parents de Bourgogne-Franche-Comté, de la naissance jusqu’aux 2 - 2,5 ans de l’enfant, à faire lorsqu’ils le souhaitent.
 

Devenir parents, ça s’apprend ?
En tout cas, ça se prépare ! Il faut savoir que les parents ont déjà des compétences et des réponses en eux. On les accompagne simplement dans la bienveillance et le non-jugement. On les écoute, car le fait de verbaliser est important. On va également les rassurer et les déculpabiliser. On s’adresse à tous les jeunes parents, il n’est pas nécessaire d’avoir de grosses problématiques pour pouvoir participer. Durant les ateliers, on peut parler de parentalité, répondre à tout un tas de questions sur le sommeil, l’alimentation, l’allaitement- mais aussi faire de la prévention (burnout parental, bébé secoué…). On oriente également les parents avec adresses et des contacts qui peuvent être des supers outils pour eux.

Quelles sont les principales interrogations des parents ?
La thématique numéro 1 reste le sommeil ! On n’explique pas aux parents que c’est quelque chose de très progressif, une construction comme la marche ou le langage. Il faut savoir qu’un enfant sur deux ne fait pas ses nuits avant l’âge d’un an. Il est très difficile de vivre le fait de ne pas dormir la nuit. Il est aussi important de vérifier qu’il n’y a pas de risque de dépression ou de burn out car c’est une période pas évidente. En numéro 2, on aborde beaucoup la gestion des émotions des enfants : comment réagir aux colères, aux pleurs….
Mais on a aussi beaucoup de femmes qui reviennent sur leur
accouchement ou leur vécu durant les premiers jours. On parle également de l’alimentation de l’enfant, de sa motricité ou encore des soins quotidiens !

 
Concrètement, ça se passe comment ?
Depuis janvier 2022, les « Cercles de Parents » ont lieu toutes les semaines. A Dijon, ils se déroulent actuellement dans un cabinet de sage-femme (Aurélie Dentz-Albandéa). En Saône et Loire, c’est dans un cabinet de pédiatre - avec Delphine Kirche. A Besançon, c’est Estelle Ledon, cofondatrice du collectif « Je suis infirmière puéricultrice » qui propose ces ateliers. Le projet est donc une vraie réussite et nous espérons que ces cercles de parents vont devenir un vrai réflexe pour les parents !

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Elodie Emo - Infirmière puéricultrice, aidante en parentalité

Insta : @lescerclesdeparents

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Valérie Pontonnier

« L’acupuncture peut accompagner les problèmes d’infertilité. »

Dans sa vision de l’accompagnement des femmes avant, pendant et après la grossesse, Valérie Pontonnier, sage-femme, souhaitait proposer une méthode globale. Elle a trouvé le Graal dans l’acupuncture.

Valérie Pontonnier

Comment fonctionne l’acupuncture ?

On stimule des points énergétiques situés sur 12 méridiens qui sont comme des canaux faisant circuler l'énergie vitale dans l'ensemble du corps humain. L'acupuncture permet de réguler un déséquilibre de la circulation de cette énergie qui est à l'origine de différents maux.

 

Comment l’acupuncture s’est imposée à vous en tant que sage femme ?

Après avoir été formée pendant quatre ans au Shiatsu, à l’époque très méconnu et difficile à mettre en place au cabinet, je me suis tournée quelques années après vers l’acupuncture qui agit également sur les énergies. J’ai eu la chance qu’un diplôme interuniversitaire soit spécialement dédié à l’obstétrique et aux sages-femmes. Ma motivation était de proposer une pratique en lien principalement avec la physiologie. L’idée c’est d’une part d’éviter un recours excessif aux prescriptions médicamenteuses (et leurs effets secondaires) et d’autre part de palier à l’abstention thérapeutique des femmes qui refusent de prendre certains traitements, à cause de potentiels risques pour le bébé.

 
Une femme peut-elle utiliser l’acupuncture pour favoriser la conception ?

Oui, l’acupuncture peut accompagner les problèmes d’infertilité. Elle est d’ailleurs recommandée par l’OMS depuis 1996 dans le traitement des troubles reproductifs. L’acupuncture va de toute façon rééquilibrer un état énergétique et émotionnel global. En faisant cela, on donne les meilleures conditions au niveau du corps et du psychisme pour accueillir une grossesse, notamment dans un processus de PMA. L’acupuncture est aussi une méthode idéale en gynécologie. On peut travailler sur les problèmes liés au cycle, aux syndromes prémenstruels ou aux douleurs pendant les règles. Elle est recommandée par la Haute Autorité de Santé pour accompagner l’endométriose car elle permet de diminuer les douleurs et d’améliorer ainsi le confort de la patiente. On accompagne aussi la ménopause.

 

A quoi peut-elle servir pendant et après la grossesse ?

L’acupuncture va d’abord prévenir l’installation de certains inconforts et les traiter si les symptômes sont déjà présents. Les indications sont nombreuses : tous les troubles digestifs tels que nausées, vomissements, remontées acides, insomnie, fatigue, lombalgie, sciatique, douleurs ligamentaires, du bassin, du canal carpien, tous les troubles circulatoires (jambes lourdes, crampes, hémorroïdes), la constipation mais aussi toutes les difficultés émotionnelles (dépression, anxiété…). On accompagne aussi le sevrage tabagique et d’autres addictions. L’acupuncture peut également aider le bébé à se retourner lorsqu’il se présente en siège, à préparer le corps à l’accouchement (maturation du col, préparation du périnée, aider le bébé à descendre…). On intervient enfin sur certaines grossesses pathologiques (retard de croissance intra-utérine, hypertension, diabète, menace d’accouchement prématuré…) Grâce à l’acupuncture, les femmes ont des grossesses plus harmonieuses, plus paisibles avec peu ou pas de symptômes. En postpartum, elle va agir sur les douleurs post accouchement, la fatigue, aider l’allaitement, soulager les cicatrices douloureuses… Dans ces deux étapes de vies, elle va permettre de maintenir un état émotionnel équilibré et un bien-être général. Elle est une formidable méthode curative et préventive, une médecine traditionnelle complémentaire, qui agit en synergie avec notre médecine occidentale.

 


Valérie PONTONNIER – Sage-femme, acupuncteur

4 Rue des Peupliers, 21800 Quetigny
www.sage-femme-quetigny.com

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Sandra roblot

« Oui, on peut être enceinte et courir ! »
Le sport pendant la grossesse souffre encore de nombreuses idées reçues. Beaucoup de femmes enceintes cessent en effet toute activité sportive. Sandra Roblot-Lamy, kinésithérapeute, professeure de Pilate et créatrice de la Casa Nana, une maison d’accueil atypique, nous explique pourquoi il est important de se bouger !

Sandra Roblot

« Le sport est déconseillé pendant la grossesse ! » C’est une idée fausse ?
A part s’il y a une contre-indication de la part du gynécologue car le col est trop ouvert par exemple ou si c’est une grossesse à risque, le sport peut parfaitement être intégré à la grossesse du début jusqu’à la fin. Il suffit d’adapter ses partiques.


Votre rôle est donc d’adapter l’activité sportive au cas par cas ?
Oui, le choix va dépendre tout d’abord de l’activité habituelle de la patiente. Si celle-ci a l’habitude d’aller courir, on va adapter la course à pied. Si elle fait un sport de combat, de saut ou à risque, on va devoir trouver un sport palliatif. Le choix de l’activité va dépendre aussi de l’état physique de la patiente. 

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Comment les patientes viennent à vous ?
Certaines se plaignent de douleurs souvent lombaires, au niveau des hanches, d’une sciatique, etc. Elles me consultent d’abord en qualité de kinésithérapeute. Je les soulage puis je les oriente vers une activité physique adaptée. D’autres savent que je suis spécialisée dans la kiné du sport pour les femmes enceintes alors elles viennent chercher des conseils sur la manière d’intégrer leur activité sportive à leur quotidien dans le cadre d’une première grossesse.


Comment les accompagnez-vous ?
Je dispense des cours collectifs de Pilate à mon cabinet. Et pour celles qui veulent être autonomes, je les accompagne sur quelques séances et je mets en place des programmes adaptés à chacune.

 

Vous intervenez aussi après l’accouchement ?
En tant que kiné je me charge de la rééducation périnéale et je propose une reprise de l’activité sportive sans délai dans le temps. L’important est de se sentir prête. Si tous les feux sont au vert au niveau périnéal et abdominal, s’il n’y a pas de grosse fatigue ou d’autres symptômes et que la maman se sent bien, alors on peut reprendre le sport de manière progressive, sans attendre plusieurs mois. Je leur montre les exercices, on démarre ensemble et, ensuite, je mets en place des programmes sur 8 ou 10 semaines pour qu’elles pratiquent à la maison.


Le Pilate c’est avant, pendant et après la grossesse ?
Le Pilate peut se pratiquer à tous âges, enceinte ou pas. C’est une pratique qui a des vertus géniales sur la respiration, la conscience de son corps, la posture, le renforcement des muscles profonds. C’est un sport global, doux, très agréable et donc très adapté à la grossesse et à la rééducation abdominale après l’accouchement.

Vous avez créé la « Casa Nana ». Pouvez-vous nous en dire plus sur cet endroit atypique ?
C’était un rêve de créer un lieu d’accueil avec un esprit « comme à la maison » . C’est un espace dédié au bien-être, qui réunit plusieurs professionnels spécialisés dans les problématiques féminines de la puberté jusqu’à la ménopause. Pour l’instant, nous sommes deux kinés, une diététicienne, une masseuse bien-être, une chiropractrice et une psychologue. L’objectif est évidemment de grandir ! La Casa Nana est un cocon dans lequel les femmes peuvent venir se confier, trouver une réponse, un conseil, un accompagnement sur-mesure ou une prise en charge globale. Nous proposons des rendez-vous individuels, des cours collectifs de Pilate, de yoga, de flying yoga et il nous organisons aussi des groupes de parole, des ateliers et des conférences sur des thématiques variées.
 
Sandra ROBLOT-LAMY - Kinésithérapeute, coach Pilate, Créatrice de la Casa Nana




 

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Laura Bonu

« l’haptonomie c’est le début d’une histoire à 3 »
Dans sa mission de sage-femme, Laura Bonu offre une approche globale : avec elle, le toucher, la conscience du corps et la détente de l’esprit entrent en synergie pour plus de bien-être.
 

Laura Bonu

Pouvez-vous nous rappeler les différentes missions d’une sage-femme ?
On l’oublie souvent, mais depuis presque dix ans, la sage-femme peut faire le suivi gynécologique, de la puberté jusqu’à… 90 ans ! Ça implique le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, la prescription d’écographies, de mammographies, le suivi pour des douleurs pelviennes, la prescription et la mise en place de contraceptifs et enfin les consultations liées à la préconception. Mais la mission la plus largement répandue reste la préparation à la naissance que seules les sages-femmes peuvent réaliser. Cette phase comporte un accompagnement psychologique et affectif ainsi que des ateliers préparatoires à l’accouchement et à la gestion du bébé, destinés à la future maman et à son partenaire. On peut également suivre des grossesses uniques et sans pathologies particulières. Certaines sages-femmes avec un diplôme spécifique, proposent aussi des échographies. D’autres complètent leur mission avec une ou plusieurs spécialités.


Quelles sont vos spécialités ?
L’haptonomie est au cœur de mon métier de sage-femme. Je propose aussi de la sophrologie et du yoga. L’objectif c’est d’apporter de la détente et une nouvelle conscience de son corps à la femme qui porte un enfant. La sophrologie aide aussi à dépasser ou tout au moins à apaiser un trauma lié à une expérience douloureuse chez certaines patientes, avant de réaliser par exemple un examen gynécologique.

En quoi consiste l’haptonomie ?
Le toucher est notre sens le plus archaïque. La future maman va apprendre à développer ses capacités pour faire de la place à son enfant et vivre sa tendresse avec lui. Cela passe par des gestes, des intentions ou des invitations. Le père va lui aussi apprendre à ressentir les déplacements de bébé dans le giron de la mère. Par l’apposition des mains, la parole, la pensée et sa présence, il va interagir avec son enfant, créer une relation avec lui et ainsi, trouver sa place avant même la naissance. L’haptonomie est une parenthèse ou rien d’autre n’existe que notre relation à l’autre, notre histoire à trois.

Quel rôle avez-vous après l’accouchement ?
Nous jouons un rôle dans le retour à la maison afin d’accompagner les premiers gestes, l’allaitement. Et bien sûr, on continue le suivi gynécologique et on organise la reprise contraceptive. On intervient aussi dans la rééducation périnéale mais il faut savoir que nous prenons en charge toutes les femmes qui souffrent de douleurs dans leur intimité (vaginisme, dyspareunie…), liées à un accouchement difficile, à un blocage émotionnel ou à une agression sexuelle… Dans ces cas là, l’approche en haptonomie et en sophrologie m’aide beaucoup dans la prise en charge globale de mes patientes.

Vous êtes en maison de santé. Qu’est-ce que ce statut apporte en plus ?
Je travaille au sein d’une équipe qui associe ses compétences pour créer une synergie et répondre plus largement aux besoins des femmes en général. Nous mettons en évidence des problématiques de santé publique. Je propose par exemple des conférences sur le phénomène du postpartum dont on parle trop peu encore. Il faut savoir que le suicide est la deuxième cause de mortalité des femmes après un accouchement car la dépression n’a pas été prise en charge à temps. Mon objectif est d’en finir avec ces injonctions au bonheur qu’on subit lorsqu’on devient mère et d’informer sur le fait qu’il existe une réelle prise en charge de la femme et de l’homme dans cette période de bouleversement émotionnelle et psychologique, sans devoir passer par les traitements médicamenteux.

Laura BONU – Sage-femme
Beaune Santé MSP
5 Rue du Régiment de Bourgogne, 21200 Beaune




 

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Emmanuel SImon

« On cherche avant tout à permettre aux femmes de bien vivre leur accouchement. »