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nos pros 2020-2021

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Professeure Patricia Fauque

«  le Centre d’assistance médicale à la Procréation (AMP) de Dijon en tête du classement 2019 des Centres d’AMP et de FIV en France »
Après une fermeture inédite en raison de la crise sanitaire, le Centre d’assistance médicale à la Procréation (AMP) du CHU Dijon Bourgogne a repris ses activités en juin dernier. Une reprise très attendue partout en France et en particulier au CHU de Dijon, seul centre clinique et biologique d’AMP-CECOS de la région Bourgogne.

Professeure Patricia Fauque

En quoi la crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur la prise en charge des patient(e)s du Centre d’assistance médicale à la Procréation (AMP) du CHU Dijon Bourgogne ?
Après une fermeture inédite en raison du Covid-19, l’AMP a réouvert ses portes en juin dans le plus grand respect des recommandations de l’Agence de Biomédecine et après autorisation de l’Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté. Pour sécuriser la venue des patient(e)-s, des dispositions particulières ont été adoptées : le strict respect des mesures de protection et des gestes barrières par tous les personnels, mais aussi par tous les patients qui devront par ailleurs compléter, aussi souvent que nécessaire, un auto-questionnaire évaluant leur situation par rapport aux symptômes évocateurs du Covid-19 ; la réorganisation des lieux d’accueil (tels que les bureaux des entrées et les salles d’attente), des planifications et des parcours patients pour limiter autant que faire se peut les interactions.


Après une fermeture de plusieurs semaines, comment gérer au mieux le flux des patient(e)-s ?
Concernant l’assistance médicale à la procréation, la bonne gestion des flux patients passe notamment par une reprise progressive de l’activité, avec une prise en charge en priorité des couples pour lesquels les cycles ont été annulés en période de fermeture du Centre et, dans certains contextes particuliers, dont l’allongement du délai de prise en charge altèrerait le pronostic de procréation (comme l’âge de la patiente, la réserve ovarienne diminuée ou encore l’endométriose sévère).

L’AMP Dijon est un des meilleurs centres français en termes de taux d’accouchement, vous pouvez nous en dire plus ?
Les établissements autorisés à pratiquer les techniques d’AMP sont tenus de remettre chaque année un bilan de leur activité à l’Agence de la biomédecine. Cette Instance Ministérielle en assure le recueil, la compilation et l’analyse. L’AMP compte parmi les tout meilleurs centres français en termes de ponction ayant conduit a une naissance* et cela pour l’ensemble des techniques d’AMP, à savoir l’insémination intra-utérine, la fécondation in vitro et la fécondation avec micro injection de spermatozoïde (ICSI), en intraconjugal ou avec tiers donneurs, et les transferts d’embryon réalisés au décours de la ponction ovarienne ou après une congélation embryonnaire préalable à ce transfert.

Comment expliquez-vous ces bons résultats ?

Ces résultats s’expliquent par notre très grande rigueur à chacune des étapes cliniques et biologiques de la Fécondation In vitro, dans l’élaboration de l’ensemble de nos protocoles de soins, dans la formation de l’ensemble de nos professionnels impliqués dans l’AMP et dans l’évaluation.

Pr Patricia Fauque – chef de service du laboratoire de biologie de la reproduction, coordinatrice et responsable du centre

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Sarah Fournier et
Aline Morlon

« Le rôle de la sage-femme continue après
la naissance »

Sarah Fournier, sage-femme libérale à Chenôve, nous en dit plus sur le rôle des sages-femmes. Notamment après la naissance.

Sarah Fournier

Une fois le bébé mis au monde, on a tendance à imaginer que la sage-femme disparait dans la nature... c’est une idée fausse ?
Oui ! Après son séjour à la maternité (habituellement de trois jours pour un accouchement par voie basse et quatre pour une césarienne ), la maman peut avoir besoin d’être accompagnée pour son retour à la maison. On va donc voir le duo maman-bébé dès le lendemain ou le surlendemain de la sortie de la maternité pour offrir une continuité de soins à domicile. On fait l’examen obstétrical de la maman pour s’assurer que tout rentre dans l’ordre au niveau de la physiologie du post-partum. Et on procède aussi à l’examen pédiatrique complet du bébé, on le pèse pour s’assurer qu’il continue à bien progresser sur sa courbe de poids. On accompagne aussi les jeunes mamans sur le volet allaitement.


Toutes les mamans peuvent être accompagnées par une sage-femme ?
Oui ! Les femmes qui ont été suivies par une sage-femme pendant leur grossesse continuent généralement avec elle le suivi post-natal. Quand ce n’est pas le cas, les mamans ont la possibilité de contacter celle de leur choix ou de faire au préalable une demande au service du PRADO (Programme de retour à domicile).


Pendant combien de temps accompagnez-vous la maman après la naissance ?
A minima, il y a une visite à domicile, souvent deux et parfois plus si c’est nécessaire. Pour la maman, le suivi peut être plus long, notamment pour les questions liées à l’allaitement. Elle pourra ensuite, à l’issu du suivi post-natal à proprement parler et si elle le souhaite, faire avec nous la rééducation périnéale. C’est pris en charge par la sécurité sociale et elle n’a pas besoin d’ordonnance médicale pour cela. Il est important de savoir aussi, c’est trop souvent méconnu, que nous sommes habilitées à faire le suivi gynécologique de la patiente : choisir le mode de contraception, faire les frottis, palpation des seins. Bien entendu, le suivi de l’allaitement sur le long terme, la rééducation et le suivi gynécologique ne se font plus à domicile mais sur consultations au cabinet.


Et pour le bébé ? À quel moment le pédiatre prend-il le relai ?
Nous sommes autorisés à faire le suivi pédiatrique jusqu’à ses 28 jours. Nous rencontrerons le bébé avec sa maman, à la maison une ou deux fois voire plus. C’est vraiment du cas par cas, en fonction du besoin de chaque personne. Les intervalles entre les visites peuvent également varier en fonction des circonstances. Par exemple, si on a un bébé n’a pas pris de poids ou fait une jaunisse, on reviendra rapidement, c’est-à-dire dans les 48h. On ne veut pas laisser les angoisses s’installer. Au-delà du premier mois, c’est le médecin généraliste ou le pédiatre qui prend le relais.


Est-ce que le suivi psychologique des jeunes mamans est aussi dans vos cordes ?
Souvent, la prise en charge psychologique de la patiente commence avec le suivi prénatal et la préparation à l’accouchement et se poursuit bien sûr après. Quand on suit une maman dès le début de sa grossesse, il y a un rapport de confiance qui s’installe, on devient un peu sa confidente. Avec les visites à domicile, nous avons souvent une autre vision des choses. Notre rôle va être de déceler une vulnérabilité au niveau psychosocial ou émotionnel, comme des dépressions du post-partum par exemple. Puis on relaie : on travaille en collaboration avec les maternités mais aussi avec des psychologues, l’unité père-mère-bébé de la Chartreuse, la PMI (Protection Maternelle et Infantile) auxquelles on fait appel dans les cas difficiles.

Sarah Fournier et Aline Morlon – Sage-femme libérale

Maison de Santé 10 rue de la Fontaine Du Mail 21300 Chenove

www.asfl21.fr

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Carole Morinaud Morizot

« L’osthéopathie est une pratique douce pour la maman et son enfant »
Dans le cadre de son métier d’ostéopathe, Carole Morinaud accompagne les femmes et participe à leur bien-être pendant, après la grossesse et juste avant l’accouchement. Elle soulage aussi le bébé quelques jours après sa venue au monde.

Carole Morinaud

En quoi l’ostéo a-t-il un rôle à jouer pendant pendant la grossesse ?
Pendant une grossesse, le corps se transforme beaucoup et cela peut entraîner pas mal d’inconfort. D’une part, il y a une imprégnation hormonale qui provoque une distension ligamentaire. D’autre part, au niveau squeletto-musculaire, le centre de gravité se déplace et les hanches s’élargissent. Des douleurs peuvent donc s’installer plus facilement au niveau du bassin. Ensuite, la position du bébé dans le ventre peut avoir des conséquences plus ou moins désagréables pour la maman : s’il est trop haut, le bébé comprime le foie qui va rejeter ses toxines dans la peau et la maman aura le ventre qui gratte et de l’acné. Cette position entraîne aussi souvent des brûlures gastriques. Et s’il est trop bas, qu’il appuie sur la vessie et le périnée, cela peut provoquer des cruralgies et un mauvais retour veineux. On va donc, dans un cas comme dans l’autre, créer de l’espace pour libérer les tensions, les organes et ainsi supprimer ou réduire l’inconfort. Et bien sûr, le dos est également mis à rude épreuve.


Le mieux, c’est de consulter quand ?
Il est bien de venir trois fois au cours de la grossesse de manière préventive. Au 3ème mois, la première séance permet de vérifier l’état général de départ. Une femme peut en effet souffrir de tensions avant de tomber enceinte et la transformation du corps ne va rien arranger. Au 6ème mois, le ventre a bien grossi donc le centre de gravité s’est déplacé vers l’avant, l’imprégnation hormonale est beaucoup plus importante : ça bouge beaucoup ! Avec une séance, on pourra éviter certains inconforts : hanches bloquées, sciatiques, cruralgie, douleurs ligamentaires... Les tensions cervicales peuvent également surgir indirectement à ce moment là, à cause d’une mauvaise position pendant le sommeil. Un dernier rendez-vous de contrôle un mois avant l’accouchement permet de vérifier que le bassin est bien positionné et de libérer les tensions pour faciliter le passage du bébé. Un bassin vrillé est parfois cause d’une césarienne : on fera alors tout pour l’éviter.


Et après l’accouchement... on revient vous voir ?
Oui ! Du moins dès qu’on s’en sent capable. Deux ou 3 semaines après l’accouchement, la maman peut revenir pour aider le bassin a bien reprendre sa position et débloquer le sacrum quand c’est nécessaire. On agit aussi sur les organes pour qu’ils reprennent correctement leur place, éviter des problèmes de transit et s’assurer que l’utérus est bien centré.


Et bébé dans tout ça ?
Sa boite crânienne rétrécit lors du passage grâce aux fontanelles et, à cause de contractions mal placées, celle-ci peut mal se redévelopper. Des blocages surviennent alors au niveau de la base du crâne, là où tous les nerfs gèrent le système digestif. Cela peut entraîner ou aggraver des reflux, des douleurs gastriques mais bien entendu aussi provoquer des torticolis avec un côté préférentiel qui induit une déformation du crâne. Plus l’accouchement a été long, plus le bébé a subi des tensions : il est bon de les soulager pour son confort général, la qualité de son sommeil et celle de la succion au sein.


Que diriez-vous à celles qui pensent que vous allez les faire craquer dans tous les sens ?
Qu’elles se trompent ! L’ostéopathie est une pratique douce. On ne parle d’ailleurs pas de manipulations mais de mobilisations. On intervient sur les fascias, les tissus, les muscles, les ligaments. On ne fait jamais de cracking. Et pour le bébé, évidemment, c’est la même chose !

Carole Morinaud Morizot – Ostéopathe

20 Rue de l'Aviation 21121 Darois

https://osteopathe-dijon-nord.fr/

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Bertrand Fayard

« L’hypnose pour faire face au stress
et à la douleur »

Bertrand Fayard, médecin généraliste, a décidé de mettre l’hypnose au cœur de son travail. Cette méthode, éprouvée sur nombre de pathologies physiques et émotionnelles, s’avère également très utile pour les femmes enceintes.

Bertrand Fayard

Pourquoi avoir choisi l’hypnose pour exercer votre métier de médecin ?
Au cours d’une formation à la médecine manuelle, un anesthésiste de l’hôpital de Dijon nous a parlé d’hypnose. La méthode a attiré mon attention : ça m’a paru vraiment intéressant de pouvoir aider les patients là où la médecine générale ne peut le faire. A la fin de mes études de médecine générale, j’ai donc suivi la formation à l’Institut Français d’Hypnose à Paris, puis j’ai passé le diplôme universitaire d’hypnose médicale à la Pitié Salpêtrière. Aujourd’hui, je ne fais que ça !


En quoi l’hypnose peut aider une femme enceinte ?
L’hypnose peut aider à mieux vivre une grossesse car elle permet de faire face aux peurs et à la douleur. La plupart des femmes enceintes qui me consultent ont des angoisses liées à l’accouchement et au fait de devenir mère. On va donc surtout travailler la gestion du stress.


Et après l’accouchement... on revient vous voir ?
On a toujours une première séance de discussion. C’est un rendez-vous classique pendant lequel je pose des questions. De son côté, la patiente me parle d’elle, de son parcours, de son état physique et émotionnel du moment, de ses peurs, de ses attentes aussi. L’hypnose n’est pas magique et il faut se fixer des objectifs réalistes ! Ensuite, on commence réellement les séances d’hypnose. Pendant la phase d’induction, la patiente se concentre sur ma voix qui l’amène vers un état de dissociation. Cela va lui permettre d’être plus sensible à ce qui vient ensuite. L’objectif est de projeter la femme enceinte dans la situation qui l’angoisse. On utilise des suggestions positives qui auront un impact au niveau de son inconscient afin que, le jour J, les peurs aient disparu. L’autre technique, c’est la visualisation : elle permet à la patiente d’ « imaginer » que tout se passe bien, quel que soit le contexte stressant.


Au moment de l’accouchement, est-ce que l’hypnose peut remplacer la péridurale ?
Oui, c’est envisageable puisque l’hypnose permet d’agir sur la douleur. Certaines patientes me consultent d’ailleurs en amont pour se former à l’autohypnose car elles ne veulent pas de péridurale. Je leur apprends à se mettre seules en état d’hypnose afin que le jour J, elles puissent, sans moi, se reconnecter à cet état et retrouver la sensation de confort éprouvé pendant nos séances. C’est ainsi que je procède avec les femmes qui redoutent l’accouchement avec ou sans péridurale d’ailleurs. Cela n’est pas difficile mais cela demande de la pratique. Il faut donc s’entrainer chez soi, pas forcément longtemps – moins de cinq minutes peuvent suffire - mais il faut le faire tous les jours.


Est-ce que l’hypnose a aussi un effet bénéfique sur le bébé ?
Ce qui est sûr, c’est que l’hypnose ne peut pas avoir d’impacts négatifs sur le bébé. En revanche, si la maman se sent mieux, qu’elle est plus apaisée, plus sereine, indirectement, son enfant profitera des bienfaits de ce nouvel état émotionnel, c’est certain !

L’hypnose après l’accouchement, c’est utile ?
Quand on fait la préparation à l’accouchement, on travaille aussi sur l’après, sur le bouleversement que représente l’arrivée d’un enfant. Avec la technique de visualisation, je projette la maman parfois beaucoup plus loin : sur les jours, parfois les mois qui suivent pour conserver cet état de confort le plus longtemps possible. Nous ciblons aussi certaines peurs liées à cette nouvelle vie et à la maternité. Ça se travaille plutôt en amont mais si une jeune maman est stressée et qu’elle n’a pas fait de séances d’hypnose au préalable, elle peut me consulter.

Bertrand FAYARD – Médecin généraliste - practicien en hypnose

0 Rdpt de la Nation 21000 Dijon

https://bertrandfayard.com/

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Barbara de March

« Que l’enfant soit né ou à naître, les droits parentaux sont les mêmes »
Barbara de March, avocat au barreau de Dijon chargée plus particulièrement des divorces et du droit de la famille nous éclaire sur les conditions de la séparation pendant et après la grossesse.

Barbara de March

Qu’est-ce qui change légalement en cas de séparation pendant la grossesse ?
La différence fondamentale c’est que tant qu’il n’est pas né, un enfant n’existe pas juridiquement. En revanche, on peut reconnaitre un enfant pendant la grossesse et à partir du moment où la filiation est reconnue, les droits des parents sont les mêmes, lorsque l’enfant est né.


Et juste après l’accouchement ?
Que l’enfant ait quelques semaines ou plusieurs années, cela ne change pas grand-chose devant la loi. Majoritairement, les couples arrivent à s’arranger entre eux mais s’ils ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente et que le juge doit trancher, celui-ci va évidemment prioriser la résidence chez la mère quand il s’agit d’un nourrisson, et ce pour plusieurs semaines ou mois. Ensuite, en fonction de la demande du père à s’occuper du bébé, il est sage de trouver une formule progressive, avec d’abord un droit de visite de quelques heures qui va s’allonger au fil du temps pour passer ensuite sur quelque chose de classique comme un week-end sur deux ou une garde alternée en fonction des désirs, des besoins et des possibilités de chacun. Ce qui est pris en compte par le juge, c’est la confiance de la mère vis-à-vis du père mais aussi le désir et l’aptitude du père à s’occuper de l’enfant, les disponibilités professionnelles et la capacité d’accueil  de chacun.


Et après l’accouchement... on revient vous voir ?
Que l’enfant ait quelques semaines ou plusieurs années, cela ne change pas grand-chose devant la loi. Majoritairement, les couples arrivent à s’arranger entre eux mais s’ils ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente et que le juge doit trancher, celui-ci va évidemment prioriser la résidence chez la mère quand il s’agit d’un nourrisson, et ce pour plusieurs semaines ou mois. Ensuite, en fonction de la demande du père à s’occuper du bébé, il est sage de trouver une formule progressive, avec d’abord un droit de visite de quelques heures qui va s’allonger au fil du temps pour passer ensuite sur quelque chose de classique comme un week-end sur deux ou une garde alternée en fonction des désirs, des besoins et des possibilités de chacun. Ce qui est pris en compte par le juge, c’est la confiance de la mère vis-à-vis du père mais aussi le désir et l’aptitude du père à s’occuper de l’enfant, les disponibilités professionnelles et la capacité d’accueil  de chacun.


Combien de temps faut-il pour obtenir une décision du juge ?
Actuellement, avec la crise sanitaire, une requête déposée sera traitée plusieurs mois plus tard dans le cadre d’une séparation hors mariage. Ce n’est pas toujours comme cela mais le délai d’attente reste tout de même important d’où l’intérêt d’essayer, soit seuls, soit par l’intermédiaire des avocats, de trouver un terrain d’entente. Le processus sera un peu moins long dans le cas d’un divorce.


Quelles sont les demandes les plus fréquentes ?
Les questions vont concerner surtout les droits du père sur l’enfant. Beaucoup pensent par exemple qu’il faut demander une autorisation pour reconnaitre un enfant. S’il est né pendant le mariage, l’enfant est d’office celui du mari et s’il s’agit d’un couple non marié, il faut simplement que le papa fasse une reconnaissance de paternité en allant à la mairie. Aucune autorisation n’est requise. L’objectif ensuite va être de fixer le lieu de résidence de l’enfant, les droits de visite du père et les mesures financières telles que le versement d’une éventuelle pension alimentaire.

Dans le cas d’un couple homosexuel, quels sont les droits des deux parents ?
Le code civil évoque les « droits parentaux » et ne différencie pas le père et la mère. Même si dans 90% des cas, le juge priorise une résidence de l’enfant chez la mère, juridiquement, aucune distinction n’est faite entre le droit maternel d’un côté et le droit paternel de l’autre. Par conséquent, dans le cadre d’un mariage et le cas d’une adoption plénière, les droits pour les parents d’un couple homosexuel sont les mêmes que pour ceux d’un couple hétérosexuel. Dans le cadre du mariage c’est la même chose. Le code parle des « époux » et ne fait pas non plus de distinction de sexe. Quand la loi sur le mariage homosexuel a été promulguée en 2013, il n’a donc pas été nécessaire d’apporter des ajouts concernant les droits de la famille.

Barbara de March – Avocate

9 Rue Jean Renaud 21000 Dijon

https://barbara-demarch-avocat.fr/

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stephane malardier

« Après avoir découvert ce métier, je ne voulais plus faire autre chose »
Stéphane Malardier est sage-femme libéral à Beaune. Il revient sur le fait d’être un homme dans un univers de femmes.

Stéphane Malardier

Qu’est-ce qui pousse un jeune homme à devenir sage-femme ?
Je ne vais pas vous faire rêver : c’est le hasard ! En fac de médecine, j’étais plutôt disposé à me diriger vers les métiers tels que kinésithérapeute, psychomotricien, mais une amie qui était à l’école de sage-femme m’a parlé de ce métier, de ce qu’elle apprenait. Je ne connaissais pas du tout cette profession. Je me suis dit que j’allais passer le concours et j’ai été pris. C’était en 1995 et j’étais alors le 3ème garçon seulement à intégrer l’école depuis son ouverture aux hommes en 1981. Pour que je sois bien sûr de cette orientation, on m’a proposé de passer une semaine à la maternité pendant les vacances d’été. Après ces quelques jours à la mat, après avoir découvert le fait de donner la vie, l’accompagnement, il était clair que je ne voulais plus faire autre chose que ça. Ce fut une révélation.


Parmi vos différentes activités de sage-femme, avez-vous une préférence ?
Ça évolue dans le temps. Au début j’aimais beaucoup l’accompagnement mais aussi le côté technique, médical. Pour cette raison, plus jeune, j’ai beaucoup travaillé en salle d’accouchement, à l’hôpital. Aujourd’hui et depuis 20 ans maintenant, je suis en libéral. Cela me permet d’avoir un suivi sur le long terme avec certaines de mes patientes. Elles viennent me voir pour le suivi de leur grossesse et la préparation à l’accouchement pour laquelle je propose des séances en piscine qui sont très appréciées. Certaines mamans reviennent me voir par la suite pour le suivi post-accouchement avec le bébé. Quelques-unes font aussi leur rééducation périnéale au cabinet et enfin d’autres décident de continuer leur suivi gynécologique. J’aime toutes les étapes de mon métier dans lequel le relationnel est très important. 


Avez-vous eu du mal à créer votre patientèle en tant qu’homme dans ce métier de femmes ?
Pas du tout. Ce qui est bien avec le libéral justement c’est que, contrairement à l’hôpital, ce sont les gens qui vous choisissent. Parfois, ils décident de venir vous voir par hasard mais le plus souvent c’est parce qu’on a été recommandé. A l’hôpital, il m’est arrivé que certaines patientes refusent que je les prenne en charge parce que je suis un homme. Cela a pu me blesser, c’est un cas de figure qui n’arrive quasiment jamais en libéral.


Pensez-vous que le fait d’être un homme peut apporter une valeur ajoutée dans ce métier ?

Je ne m’en rends pas forcément compte car quelque part je me fiche d’être un homme. Je suis sage-femme, c’est mon métier, ce que j’aime faire. Mes compétences sont liées à qui je suis, ce que j’ai appris, mes formations, mon écoute, mon empathie. Même si j’étais une sage-femme qui a eu des enfants, il s’agirait de ma propre expérience. Il faut prendre garde de ne pas transférer ses peurs, ses traumatismes ou au contraire d’excellents souvenirs, bref son vécu sur celui de la patiente. Il faut garder à l’esprit qu’une grossesse et un accouchement se vivent de manière tout à fait différente d’une femme à l’autre. J’ai des collègues femmes qui n’ont pas d’enfant et qui sont d’excellentes sages-femmes.


Y a t-il eu un effet #metoo dans la profession ?
Si oui, je ne m’en suis pas rendu compte dans mon activité. En revanche, étant un homme, j’ai toujours pris soin depuis plus de vingt ans maintenant d’observer une certaine distance respectueuse thérapeute-patiente, en gardant le vouvoiement par exemple. Les maris ou compagnons sont également les bienvenus dans mon cabinet. Choisir sa sage-femme, c’est une décision de couple.

Stéphane Malardier – Sage-femme libérale

1 Route de Verdun 21200 Beaune

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Beatrice Matheron-Lhopiteau

« L’inconfort des rapports sexuels
peut être psychologique»

Béatrice Matheron Lhopiteau est gynécologue et sexologue, Deux disciplines qui lui permettent de faire toute la lumière sur la sexualité pendant et après la grossesse.

Béatrice Matheron

Faire l’amour quand on est enceinte, c’est grave docteur ?
Non ! Mais c’est vrai que beaucoup de femmes s’interrogent sur le sujet. Les femmes s’interrogent souvent sur le risque potentiel des rapports sexuels sur la santé du fœtus. En début de grossesse, elles ont peur de provoquer une fausse couche, plus tard de provoquer un accouchement prématuré. Mon objectif est de les rassurer. Les trois premiers mois, les rapports sexuels ne risquent absolument pas d’entrainer une fausse couche. On peut vivre sa sexualité tout au long de la grossesse, sauf cas particuliers dans lesquels les rapports représentent un risque. C’est mon rôle à ce moment-là de contre-indiquer. C’est notamment le cas s’il existe une menace d’accouchement prématuré.


Inconforts, blocage : certaines futures mamans mettent parfois leur sexualité de côté pendant la grossesse... Que pouvez-vous leur dire pour les rassurer ?
Les douleurs locales vaginales sont rares pendant la grossesse sauf en cas de mycoses ou d’infection. Néanmoins, pendant la grossesse la femme est baignée dans les œstrogènes, des hormones qui entrainent une congestion au niveau vulvaire et beaucoup de lubrification. Donc en principe, la pénétration ne posera pas de problème ! Physiquement, l’inconfort peut parfois survenir lorsque le corps change. Quand le ventre gêne, c’est simple : il faut changer de position et privilégier les rapports couchés sur le côté ou sur les genoux. Mais l’inconfort peut aussi être de nature psychologique : la femme voit son corps changer, elle peut se trouver moins désirable. L’homme aussi peut être concerné et ne plus désirer sa femme. Parfois, dans son esprit, elle n’est plus la femme, mais simplement la future maman. Dans ce cas, c’est essentiel d’en discuter avec le couple.


C’est donc aussi une question de désir ?
Chaque cas est différent, car chaque couple est différent ! C’est intéressant de connaitre la motivation des rapports avant la grossesse : le désir ou une volonté de tomber enceinte. En fait, dans le deuxième cas, les rapports ne sont pas basés sur la sexualité et le plaisir. Donc après la grossesse, la femme devra se réapproprier son corps, son vagin et redécouvrir le plaisir physique et donc le désir qui s’exprime dans le bas ventre. La maternité remet tout en jeu. On n’est plus la fille de sa mère, on devient la mère de son enfant. On change de position. Le désir est quelque chose de complexe.


Après l’accouchement, certaines femmes ont parfois du mal à « retrouver » leur sexualité d’avant... Quels sont ces inconforts qui surviennent après la naissance de l’enfant ?

Il y a d’abord les traumatismes liés à l’accouchement par voie basse : les dysfonctions posturales par rapport au bassin, les épisiotomies parfois longues à cicatriser et douloureuses, et pour celles qui allaitent, il peut y avoir une hypo-oestrogénie autrement dit une sécheresse vaginale. Tout cela peut entrainer des rapports douloureux. Dans ces cas précis, il y a des solutions : on préconise des séances d’ostéopathie, la rééducation du périnée et le massage de la cicatrice. Cependant, là aussi, on ne peut pas ignorer l’aspect psychique. Une femme qui devient mère se sent moins femme, et son corps est parfois « abimé» après l’accouchement. Elle peut avoir une relation un peu fusionnelle avec son bébé et le père se retrouvera en dehors de ce cercle très fermé. A ce moment là il est important de remettre le père dans la triade. Souvent, il y a aussi la fatigue et les nuits difficiles qui viennent s’ajouter à tous ces chamboulements : en situation de postpartum, les femmes ont besoin de davantage de tendresse, d’écoute. Il faut parfois du temps à une mère pour retrouver sa place de maitresse. Les relations sexuelles ne reprendront pas immédiatement après un accouchement, il faudra quelques semaines, parfois quelques mois... Mais la vie de couple et la sexualité retrouveront leur place.

Beatrice Matheron Lhopiteau – Gynécologue - sexologue

6 Avenue du Drapeau 21000 Dijon

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Davy Samreth-Gradel

« Lorsqu’il y a un projet de grossesse, la future maman peut en parler soit à son médecin traitant, soit à son gynécologue »
Davy Samreth-Gradel est généraliste mais elle assure aussi le suivi gynécologique de ses patientes. Elle nous en dit plus sur la place du médecin traitant dans la grossesse.

Davy Samreth

C’est parfois long et compliqué de dégoter un RDV chez un gynéco. Un généraliste peut-il assurer le suivi gynécologique classique d’une patiente ?
En fait, un généraliste peut assurer un suivi gynécologique classique d’une patiente... s’il le souhaite ! Certains médecins généralistes font donc des suivis gynécologiques - contraception, pilule, stérilet, implant, frottis, affections génitales, début de suivi de grossesse normale - d’autres pas, c’est un choix.


Existe-t-il une formation spécifique ou complémentaire pour les médecins généralistes qui proposent des actes gynécologiques à leurs patientes ?
Dans notre cursus médical, tous les étudiants ont eu bien sûr des cours de gynécologie mais, nous avions aussi un stage obligatoire de trois mois, en tant qu’externe, à la maternité. Bien évidemment la gynécologie ne s’apprend pas en trois mois ; mais cela permet de savoir si on veut en faire sa spécialité (en passant le concours de l’internat-examen national classant actuellement-), ou si l’on veut l’intégrer dans notre pratique courante de médecin généraliste. Il existe aussi des formations complémentaires en gynécologie médicale destinées aux médecins généralistes : ce sont des diplômes inter universitaires, avec révisions des cours de gynécologie, mais surtout, avec des stage pratiques sur plusieurs mois et la rédaction d’un mémoire à présenter.


Et quand on a un projet de grossesse, on en parle d’abord à son médecin généraliste ou à son gynéco ?
Lorsqu’il y a un projet de grossesse, la future maman peut en parler soit à son médecin traitant, soit à son gynécologue ; nous prescrivons les premiers bilans biologiques et vitaminiques, donnons les conseils préventifs de la même manière.


Pendant la grossesse est-ce qu’on peut venir vous voir avec ses résultats d’analyse ?
D.S-G : Bien sûr : le médecin traitant est tout à fait à même d’interpréter les examens qui ont été prescrits comme les analyses d’urine ou le bilan sanguin mensuel.

Coup de fatigue, morale dans les chaussettes, problème de poids ou de sommeil, libido zéro: est-ce qu’un généraliste est apte à soigner ces petits maux liés à la grossesse ?
Soigner les « petits » maux de la grossesse serait un bien grand mot ! Nous écoutons, nous donnons des conseils, nous expliquons, nous dédramatisons... En fait, nous faisons de notre mieux pour accompagner nos patientes.


Et après la naissance, on peut revenir vous voir pour parler contraception ?
Après la naissance, la maman peut venir parler de contraception avec son médecin généraliste, réaliser la visite post natale. Nous sommes aussi là pour les rassurer.


Est-ce qu’on peut aussi faire un frotti auprès d’un généraliste ?
Un médecin généraliste qui fait de la gynécologie médicale dans son cabinet réalise bien évidemment les frottis de dépistage dans le cadre d’une consultation dédiée à la gynécologie ; la prévention fait entièrement partie de notre métier.


Est-ce que les consultations gynécologiques s’inscrivent dans un tarif spécial ?
Il existe effectivement une tarification spéciale de gynécologie en fonction des actes pour les médecins généralistes, imposée pas l’assurance maladie ; le remboursement est total, il n’a pas de dépassement d’honoraires.


Quand ne faut-il pas hésiter à aller voir directement son gynéco ?
Aller voir son gynécologue directement, bien évidemment, dans le cadre d’une grossesse qui peut se compliquer et se manifester par des douleurs inhabituelles, de la fièvre ou des saignements. En médecine générale, il y aurait possiblement un retard de diagnostic puisque nous ne réalisons pas d’échographie.

Davy Samreth-Gradel – médecin généraliste

39 Avenue de la République 21800 Chevigny-Saint-Sauveur

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Anne Laure Tissot

« Il ne faut pas attendre d’avoir un enfant pour se soucier de son périnée »
Anne-Laure Tissot, kinésithérapeute, propose sa version de la rééducation périnéale : une approche globale pour mieux cerner les profils de chaque patiente

Anne Laure Tissot

Est-ce que tous les kinésithérapeutes proposent la rééducation périnéale ?
Tous les kinés ont la formation de base mais il est fortement conseillé, pour la pratiquer, de suivre une formation complémentaire. Quelques kinés la proposent mais les femmes ont parfois du mal à savoir lesquels car il y a un réel manque de communication sur cet aspect de notre métier.


En quoi l’approche d’un kiné est-elle différente de celle d’une sage-femme ?
En fait, tout dépend de la formation ! En ce qui me concerne, en plus de la formation spécifique, j’ai suivi des cours sur les chaines musculaires et physiologiques : ça permet de poser un autre regard sur la problématique. Dans certains cas, il est essentiel de travailler aussi la zone abdominale-lombaire et la respiration. Pour d’autres, il faudra travailler sur la posture, la cage thoracique ou la colonne vertébrale.


Quelles sont les avantages de cette approche plus globale ?
C’est une approche qui peut convenir aux femmes pour qui la rééducation classique n’a pas fonctionné et qui avaient déjà un déficit avant d’être enceinte. Dans ce cas, avant le renforcement musculaire du périnée, il nous faudra d’abord faire disparaitre les dysfonctionnements physiologiques qui entrainent ce déficit. Cependant, la rééducation avec une sage-femme peut largement suffire pour les femmes qui n’ont pas de problèmes sous-jacents et doivent juste tonifier leur périnée. Les sages-femmes interviennent en outre sur l’incidence des perturbations hormonales, ce que les kinés ne font pas. Pour chaque femme et sa problématique, il faut trouver la méthode adaptée.


Quel est votre protocole d’action ?
On fait d’abord un bilan oral pendant lequel je pose beaucoup de questions à la patiente. L’objectif : repérer de potentiels antécédents et des pathologies associées telles que des lombalgies, des soucis respiratoires... qui ne sont pas directement liés à la grossesse et sur lesquels j’interviendrai avant même de commencer le renforcement musculaire du périnée. Lors d’un second rendez-vous, je fais « l’état des lieux » grâce au test des différents muscles du périnée et je teste les abdominaux qui, s’ils sont incorrectement activés, peuvent aussi engendrer des soucis au niveau périnéal. Je regarde également les cicatrices liées aux déchirures, aux épisiotomies ou césariennes et qui peuvent engendrer des douleurs ou une insensibilité. Si c’est le cas, il faudra effectuer un travail de massage, spécifique au kiné, pour améliorer l’efficacité musculaire et l’inconfort. C’est donc vraiment une approche globale.


Pourquoi est-il essentiel de renforcer ou remuscler son périnée ?
Pour être bien, tout simplement, et surtout pour éviter d’éventuelles complications. Sans aller jusqu’à la descente d’organes, qui est la conséquence la plus dramatique d’un plancher pelvien défaillant, certaines vont très mal vivre le fait d’avoir des fuites urinaires par exemple... et c’est normal de mal le vivre ! Il y a même des femmes qui arrêtent une activité sportive à cause d’un inconfort périnéal. D’autres ressentent aussi de l’inconfort durant les rapports sexuels. En revanche, j’insiste sur le fait qu’une fois la rééducation terminée, il faut faire entrer l’entretien du périnée dans le quotidien ! C’est ce que je m’efforce aussi de transmettre pendant les séances.


Quels symptômes traduisent un dysfonctionnement du périnée et doivent alerter les femmes ?
L’erreur, c’est de toujours lier périnée et grossesse : il ne faut pas attendre d’avoir un enfant pour se soucier de son périnée. Si une jeune fille a des fuites urinaires lorsqu’elle éternue, qu’elle tousse ou qu’elle rit, elle peut déjà consulter. Une sensation de lourdeur dans le bas du ventre ou des bruits vaginaux lors de certaines pratiques sportives peuvent aussi être des signes d’un déficit. En fait, comme pour n’importe quelle autre partie du corps, le périnée c’est toute la vie qu’il faut s’en soucier!

Anne Laure Tissot – Kinésithérapeute

1 rue du Dauphiné 21121 Fontaine lès Dijon

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Caroline Mouchon

« Beaucoup de femmes choisissent de se faire poser un stérilet après leur accouchement »
Caroline Mouchon est gynécologue et obstétricienne à Dijon, elle nous dit tout sur la contraception après l’accouchement.

Caroline Mouchon

En matière de contraception après l’accouchement, quelle est la question qui revient le plus souvent dans votre cabinet ?
Pendant une grossesse, le mot contraception disparait pour ainsi dire de la vie des futures mamans. Elles n’ont plus à s’en soucier, elles oublient parfois que ça existe ! Lorsqu’elles m’interpellent sur le sujet, c’est pour me demander si elles doivent revenir consulter après l’accouchement pour en parler. La réponse est oui ! Je leur conseille de prendre rendez-vous 6 à 8 semaines après l’accouchement pour aborder, entre autres, les questions liées à la contraception.

 

Quand faut-il reprendre une contraception ?
La contraception orale doit débuter 10 jours après l’accouchement. Il s’agit d’une pilule micro-progestative qui n’est pas contre indiquée si on allaite et qui n’a pas de risques vasculaires pour la patiente. Il faut attendre un délai de 6 semaines pour les contraceptions à long terme (stérilet, implant).

 

Allaitement et contraception peuvent-ils faire bon ménage ?

S’il n’y a aucun danger à allaiter en utilisant la pilule, il est préférable d’utiliser une autre méthode de contraception pendant la mise en route de la lactation – en gros, pendant les 6 premières semaines. Au-delà, il est recommandé d’utiliser une pilule progestative. Les progestatifs ont l’avantage en post-partum de ne pas modifier la sécrétion lactée et d’être moins responsables de thromboses veineuses. Les recommandations internationales déconseillent les œstro-progestatifs chez la femme qui allaite, pendant toute la durée de l’allaitement. Quant aux stérilets, ils sont utilisables chez la femme en post-partum que la femme allaite ou non, à partir de 6 semaines après l’accouchement. Il peut s’agir d’un stérilet au cuivre ou d’un stérilet hormonal. L’avantage ? Il est posé pour une durée de 3 à 10 ans.


On entend souvent que les femmes qui allaitent ne peuvent pas tomber enceinte... Mythe ou réalité ?

L’allaitement peut être envisagé comme méthode contraceptive. On appelle ça la MAMA (Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée). Elle est fiable à 98 % à condition de répondre à 3 critères : un allaitement exclusif (aucun biberon de préparation artificielle, aucun aliment solide) et à la demande c’est-à-dire sans espacement forcé des tétées, avec au moins 6 tétées par jour et un maximum de 6 heures entre les tétées ; pas de retour de couche, et un bébé qui a moins de 6 mois. Si ces conditions ne sont pas remplies, il faut se tourner vers une autre méthode contraceptive : stérilet, implant, préservatif, pilule micro-dosée.


Le retour de couche, c’est quoi au juste ?
Ce sont les premières règles qui reviennent après un accouchement. Si la patiente n’allaite pas, il se situe 6 à 8 semaines après l’accouchement. Pour le corps, il s’agit d’un retour à la normale des hormones. Il peut parfois être très abondant. Lorsque la femme allaite, cela est différent. Pour certaines, il suffit que leur bébé commence à dormir plus longtemps la nuit ou fasse ses débuts en matière de diversification alimentaire pour que les règles reviennent. Pour d’autres, même si leur bébé ne tête plus qu’une ou deux fois par jour, elles n’ont pas de règles. En fait, la succion du bébé contribue à maintenir un certain taux d’hormones de l’allaitement et si celui-ci baisse trop, cela va entrainer le retour de cycles ovulatoires.


La contraception après l’accouchement est-elle forcément différente de celle choisie avant une grossesse ?
Non, elle n’est pas forcément différente. Mais beaucoup de femmes choisissent une contraception à long terme (type stérilet, implant) après leur accouchement. Ça s’explique par plusieurs raisons : tout d’abord elles ont peur avec l’arrivée du bébé d’oublier leur pilule et le stérilet ne nécessite pas d’y penser. C’est pratique ! Souvent, elles souhaitent aussi se tourner vers une contraception plus naturelle et vont choisir un stérilet au cuivre. Enfin, certaines vont opter pour un stérilet hormonal et accepter que cela ait un impact sur leurs règles.

Quelles méthodes de contraception recommandez-vous après l’accouchement ?
En fait, tout dépend du profil de la patiente. Si le couple a un projet de nouvelle grossesse rapidement après cette naissance et s’il n’y a pas de contre-indication, je propose plutôt une contraception orale aussi bien micro-progestative que oestro-progestative. En revanche si le couple ne souhaite pas de grossesse rapidement, j’opterai davantage pour un stérilet.

Que pensez-vous des méthodes dites « barrières » ?

Les méthodes barrières comme les préservatifs ou les spermicides ont une efficacité moindre par rapport à la contraception hormonale ou le stérilet. Elles nécessitent que les deux partenaires soient motivés, aient bien compris leur utilisation après un apprentissage spécifique ; elles doivent être utilisées lors de tous les rapports sexuels, quelle que soit la date du cycle. Compte tenu du taux plus important d’échec, l’éventualité d’une grossesse non prévue doit être acceptable, sinon il faut préférer une autre méthode.

Caroline Mouchon – Gynécologue obstétricienne

3 rue Olympes de Gouges 21300 Chenôve

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Maya Tanaka

« Le jour J, l’absence de peur diminue la douleur »
Maya Tanaka Barnard est professeure de yoga. Elle propose des cours de yoga prénatal qui permettent aux femmes enceintes de se préparer physiquement et mentalement à l’accouchement.

Maya Tanaka

Est-ce que le yoga prénatal est un yoga comme les autres ?
Les cours de Vinyasa et de Hatha yoga que je propose habituellement demandent une énergie et certaines postures inadaptées à la femme enceinte.
Le yoga prénatal est différent car il est vraiment dédié à la grossesse et il s’adapte à chaque femme.
Au même mois de gestation, la grossesse n’est pas forcément vécue de la même manière d’une femme à l’autre. Ce qui compte c’est son niveau de confort, son énergie, ses envies et ses besoins. C’est donc un yoga plus souple !


Quel est l’objectif de ces séances ?
Appréhender et préparer l’accouchement. Ce qui m’intéresse beaucoup c’est de sensibiliser les femmes à l’accouchement sans péridurale, non pas pour qu’elles s’en passent absolument mais plutôt pour qu’elles aient un vrai choix, celui d’y avoir recours ou non. L’idée c’est de leur apprendre comment fonctionne leur corps lors de l’accouchement et de quelle manière les contractions peuvent être moins douloureuses et l’ouverture du col facilitée. En fait, ce qui augmente notre douleur, c’est la peur. La peur met notre corps en tension. Et ces tensions empêchent le relâchement et l’ouverture du bassin ! C’est ce qui fait que, lors du passage du bébé, les douleurs sont plus importantes. L’objectif est donc avant tout de travailler sur la diminution de la peur.


Quelles méthodes particulières utilisez-vous ?
La respiration, la relaxation, la méditation, l’alignement, la visualisation sont des clés très importantes. Contrairement à ce qu’on pense parfois, le yoga n’est pas uniquement une pratique du corps : c’est aussi une philosophie et un art de vivre. Il peut  donc apporter beaucoup pendant la grossesse.

Vous êtes maman de deux enfants. Le yoga a t-il été un allié pendant vos grossesses ? 

J’avais beaucoup de peurs concernant l’accouchement car au Japon les femmes ont très peu recours à la péridurale. Ce n’est pas dans nos mœurs. Finalement, quand je suis tombée enceinte de mon premier enfant, je vivais aux États-Unis. J’avoue que j'étais vraiment soulagée de pouvoir bénéficier de cette anesthésie. Mais il y a eu ce cours de yoga prénatal que je suivais en Californie : la prof enseignait aussi la pratique pour accoucher de façon naturelle. J’ai eu envie d’être un « cobaye » et d’utiliser mon corps pour vivre cette expérience. Et ça marche ! J’ai vécu deux accouchements sans péridurale qui se sont très bien passés. Et je reprends aujourd’hui encore, dans mes cours, les techniques apprises alors pour diminuer l’anxiété et la douleur des contractions.


Le yoga nous apprend à mieux connaitre notre corps et à dompter nos peurs. C’est bien ça ?
Qu’elles choisissent d’accoucher avec ou sans péridurale, l’essentiel est le souvenir qu’elles garderont de cet événement si spécial. Si elles sont bien préparées physiquement et mentalement et si elles ont compris comment fonctionne leur corps, on va dire qu’il n’y a aucune raison que ça se passe mal ! Quand on accouche naturellement, il se passe des choses, comme la libération d’endorphines, qui ne surviennent pas sous péridurale. Le Yoga prénatal va permettre aux femmes d’appréhender le lien qui existe entre leur corps et leur mental. Elles vont réaliser qu’elles peuvent interagir et elles prendront leurs décisions en connaissance de cause. Quoi qu’il arrive, elles feront de leur mieux ! Après l’accouchement elles éprouveront alors un sentiment de satisfaction et garderont un bon souvenir de l’arrivée de leur enfant.

Maya Tanaka – professeure de yoga

2 Bd Alexandre 1er de Yougoslavie 21000 Dijon

www.mayatanaka.fr

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Céline Rousselet

« Directrice de crèche ça s’apprend
sur le terrain ! »

Après avoir été directrice de crèche, Céline est devenue déléguée territoriale Petite enfance (autrement dit coordinatrice Petite enfance) pour l’association Léo Lagrange. Elle nous dit tout (ou presque) sur ce mode de garde !

Céline Rousselet

C’est quoi la fédération Léo Lagrange ?
C’est une association d’éducation populaire reconnue d’utilité publique. En fait, la Fédération Léo Lagrange est une fédération nationale qui intervient dans les champs de la petite enfance, de l’animation et de la formation professionnelle. En Bourgogne-Franche-Comté elle regroupe 11 sites petite enfance (10 crèches et un relais d’assistantes maternelles itinérant).


Pouvez-vous nous présenter l’équipe ?
Notre équipe se compose d’une directrice infirmière, arrivée en janvier 2020, de 2 éducatrices de jeunes enfants, dont 1 avec une expérience spécifique autour du handicap, de 4 auxiliaires de puériculture, de 4 animatrices petite enfance et d’1 agent polyvalent. C’est une équipe stable, engagée dans ce projet spécifique du vivre ensemble, et avide de faire évoluer ses connaissances et compétences.


à ce propos, directrice de crèche, c’est un métier qui s’apprend où ?
Pour ma part, j’ai d’abord suivi une formation pour devenir infirmière puéricultrice. Le métier de directrice de crèche s’apprend un tout petit peu à l’école (cours de management + règlementation), et surtout sur le terrain.


Vous avez choisi de faire ce métier par vocation ?
C’est pour moi une vocation de prendre soin des autres. J’ai exercé 7 ans en service de réanimation néonatale à Lyon ( auprès de grands prématurés) puis j’ai bifurqué vers la petite enfance plutôt pour des contraintes d’organisation personnelle. Lorsque j’ai eu ma 1ère fille, je travaillais en 12h de jour et de nuit, les week-ends et pas de solution de garde... je me suis dit qu’il était temps de changer !


En quoi le métier a t-il évolué depuis que vous l’exercez ?
L’évolution de notre métier est en lien avec le développement des connaissances sur le jeune enfant. Grâce aux neurosciences notamment, on peut désormais mesurer l’impact des « premiers soins » :  les 1000 premiers jours de l’enfant sont déterminants pour son développement et l’adulte qu’il deviendra. Les professionnels petite enfance ont donc un rôle central dans ce développement : mise en place des conditions favorisant les découvertes, la liberté motrice, l’estime de soi, sans oublier l’accompagnement des jeunes parents. Nos pratiques ont évolué, la place des parents est primordiale. Il est important de rappeler que l’accueil en crèche n’est pas réservé aux enfants des parents qui travaillent, et que nous avons une réelle utilité sociale grâce à des structures ouvertes à tous. La socialisation précoce a des intérêts majeurs pour l’offre de répit qu’elle permet, pour le maintien d’une dynamique familiale, pour lutter contre la pauvreté dès le plus jeune âge. L’évolution de la PSU (prestation de service unique) a aussi participé à cette évolution avec une vraie volonté de la CAF (financeur important des crèches) d’assainir les pratiques et de les harmoniser. Le but : rétablir une équité de traitement entre les gestionnaires et entre les familles. Les bonus handicap et mixité aident à la mise en place de projets spécifiques, favorisant l’égalité des chances .

 

À ce sujet, vous avez-vous-même développé un projet spécifique d’accueil pour les enfants en situation de handicap. Vous pouvez nous en dire plus ?
Lorsque j’étais directrice de crèche et en lien avec « ma fibre du prendre soin », j’ai, en effet, développé en 2018, un projet spécifique d’accueil d’enfants en situation de handicap. Désormais, nous accueillons chaque année à la crèche entre 5 et 6 enfants en situation de handicap. Ce projet, centré autour de l’inclusion, est essentiel pour tous : équipes, parents, enfants.


Que pourriez-vous dire aux parents qui hésitent encore entre nounou et crèche ?
Renseignez-vous, visitez, interrogez-vous sur vos besoins et sur vos attentes. Il est surtout important de rappeler que nos lieux d’accueil sont ouverts à tous, parents qui travaillent ou non, à un rythme qui s’adapte à chacun – demi journée, journée, en régulier, en occasionnel. Chacune des directrices de Léo Lagrange est disponible pour vous renseigner individuellement. Nous gérons 4 structures pour la ville de Dijon : les Princes de Condé, le tempo, Jean Jaurès et Colombière, et 1 pour Quetigny : la micro crèche les Moussaillons. Des réunions d’information sont proposées aux parents et futurs parents le 1er jeudi de chaque mois par la ville de Dijon. Histoire de ne laisser aucun parent sans réponse !

Céline Rousselet – Coordinatrice petite enfance

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Marie-Laure Balas

« Après une fausse couche, une femme s’interroge et se culpabilise. »
Marie-Laure Balas est psychologue et psychanalyste à la maternité du CHU de Dijon. Elle évoque l’accompagnement psychologique des femmes qui vivent l’expérience douloureuse de la fausse couche.

Marie-Laure Balas

Comment se passe la prise en charge psychologique suite à une fausse couche ?
La patiente que je rencontre aura d’abord été prise en charge au niveau médical et sera donc passée par un intermédiaire qui me l’aura adressée : sa sage-femme, son gynécologue, son assistante sociale... Ils auront repéré qu’un soutien psychologique pourrait apaiser la patiente. Ensuite, en fonction des besoins de la patiente, je peux la voir sans être limitée dans le temps ni par le nombre de séances. Les consultations sont prises en charge par la maternité.


Que dit-on à une femme qui vient de faire une fausse couche ?

Ce qui va m’intéresser, ce n’est pas à proprement parler la fausse couche mais plutôt là où en est la patiente, ce qu’elle a compris de son histoire, ce qu’elle peut en dire, les interrogations qu’elle a. Je vais suivre son fil conducteur sans être influencée par un dossier médical que je fais le choix de ne pas consulter. Elle va me raconter ce qui lui est arrivé, mais à sa façon. La question de départ de notre entretien est « qu’est-ce qui fait qu’on se rencontre ? » Souvent cet événement de vie qu’est la fausse couche va faire écho à son histoire personnelle et la consultation va très vite s’élargir. La patiente va parler de son enfance, de sa place dans la fratrie, de sa mère, de sa relation avec ses parents, de son couple, des séparations qu’elle aura connues dans sa vie, etc.
 

L’impact psychologique est-il conditionné par l’âge du fœtus ?

Certaines femmes perdent leur embryon à quatre semaines d’aménorrhée et sont dévastées. D’autres vont perdre leur bébé à quatre mois et demi de grossesse - c’est encore considéré comme une fausse couche - et cela n’aura pas les mêmes effets sur elles. Tout dépend de la représentation que la mère, le couple avait de cette grossesse, de cet enfant à naître.
 

Parfois, les fausses couches se répètent. On imagine alors que les angoisses sont démultipliées ?

Je reçois très rarement les femmes après une première fausse couche. Elles viennent aux urgences, sont prises en charge par la maternité assez rapidement et retournent chez elles. Là, une espèce d’omerta se met en place. La famille ne sait pas comment se positionner et la médecine ne connait pas toujours les raisons d’une fausse couche. Il n’y a rien de plus angoissant que de ne pas savoir et une femme dont la grossesse s’arrête brusquement s’interroge, se sent responsable et se culpabilise : « Qu’est-ce que j’ai mal fait ? Je n’aurais pas dû faire ce trajet en voiture... » Cette culpabilité, cette responsabilité, cette angoisse augmentent avec les récidives. Je rencontre souvent ces femmes qui ont cumulé des fausses couches sans en connaitre les raisons.


Est-ce qu’un suivi peut être utile lorsqu’on est de nouveau enceinte ?

C’est un cas souvent rencontré. La patiente est enceinte, médicalement parlant tout se passe bien mais elle ressent des angoisses, pleure, craint que la grossesse s’arrête à nouveau ou que ses peurs n’affectent le bébé à venir. Peut-être aura-t-elle besoin alors de revenir sur une fausse couche passée. On va parfois pouvoir travailler sur ce que la maman veut transmettre à cet enfant, si elle ressent le besoin de lui raconter son histoire, de lui dire qu’elle a attendu un autre bébé avant lui.
La crainte de la récidive peut-elle empêcher la patiente de retomber enceinte ? M-L.B : On dit toujours que le corps et l’esprit interagissent l’un avec l’autre, c’est vrai mais ce n’est pas un lien de cause à effet. Certaines vivent des choses terribles mais parviennent à donner la vie quand d’autres ont des vies plus « normales » et n’arrivent pas à tomber enceintes. On touche là aussi à l’inconscient et aux limites actuelles de la médecine... mais la recherche avance.


Et le futur papa dans tout ça ?

Je leur propose toujours. Souvent l’homme accepte cette consultation à la demande de sa femme qui souhaite sa présence. Il va s’appuyer sur elle pour parler de lui. Il a l’occasion alors de se mettre en lien sa propre histoire. Contrairement à ce qu’on pense, les hommes s’ouvrent et parlent..

Marie-Laure Balas – Psychologue - Psychanalyste

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Dany Jawhari

« Les idées fausses sur la sexualité pendant la grossesse sont encore nombreuses »
Dany Jawhari, médecin sexologue lève le voile sur quelques croyances persistantes et autres tabous de la sexualité des femmes pendant la grossesse.

Dany Jawhari

« Puis-je faire l’amour alors que je suis enceinte ? », c’est une question qui revient souvent dans votre cabinet ?
Plus de trois femmes enceintes sur quatre déclarent souhaiter des informations sur ce sujet et beaucoup de couples craignent que les rapports sexuels soient nocifs pendant la grossesse. Et pourtant les données scientifiques sont très rassurantes : Il n’y a pas d’association significative entre activité sexuelle et risque d’accouchement prématuré. Il n’y a pas non plus d’anomalies du fœtus pouvant être imputées à l’activité sexuelle. Les rares situations où les rapports sexuels peuvent être déconseillés d’un point de vue médical sont des situations nécessitant une surveillance accrue et un repos strict comme les menaces d’accouchement prématuré ou placenta praevia. En d’autres termes, tant qu’une grossesse se déroule normalement, la vie sexuelle peut se poursuivre « normalement ». Et, quand les rapports sexuels sont déconseillés, ce qui est très rare, il s’agit surtout d’éviter la pénétration, les autres formes de stimulations sexuelles peuvent être poursuivies. Aucun médecin ne pourra proscrire des baisers et des caresses !


Même s’il n’y a quasiment jamais de contre-indication, sexe et grossesse restent une équation compliquée pour beaucoup de couples.
La sexualité pendant la grossesse a souvent été imprégnée par des croyances transmises d’une génération à une autre. Ces croyances varient selon les époques et les civilisations, allant des rapports sexuels recommandés pendant la grossesse à l’interdiction de toute sexualité. Aujourd’hui, avec la médicalisation de la grossesse et la persistance des idées reçues, y compris chez les soignants, il existe des contradictions et beaucoup de questionnement dans l’esprit des femmes concernant l’approche de leur sexualité pendant cette période. Il est donc essentiel d’aborder le sujet pour écarter les craintes et les fausses croyances.

La croyance selon laquelle l’orgasme « déclencherait » l’accouchement est-telle fondée ?  
Nous connaissons tous « les recettes de grand-mère » pour déclencher un accouchement naturellement en fin de grossesse : faire le ménage, de la gymnastique... L’ocytocine secrétée lors de l’orgasme et la prostaglandine du sperme seraient des facteurs favorisant le déclenchement de l’accouchement dans les derniers jours de la grossesse. Aucune étude ne permet de confirmer ni d’infirmer cette hypothèse. En tout cas, si une femme souhaite tester des méthodes naturelles en fin de grossesse pour déclencher l’accouchement, le sexe pourrait être une méthode plus ludique que le ménage !


Côté désir féminin pendant la grossesse, que se passe t'il ?
Certaines femmes peuvent perdre leur intérêt sexuel et d’autres expérimenter une sexualité épanouie et parfois même plus satisfaisante qu’avant la grossesse. C’est ce qui a été appelé « la seconde lune de miel ». En réalité, l’évolution du désir sexuel pendant une grossesse dépend d’un grand nombre de facteurs extrêmement variables d’une femme à une autre, mais aussi chez la même femme d’une grossesse à une autre : vécu psychologique de la grossesse, impact des changements corporels, situation du couple au moment de la grossesse, réactions de l’homme... En conséquence, il n’y a pas lieu de culpabiliser ni de s’inquiéter si le désir baisse ou augmente durant la grossesse.


Comment retrouver une vie sexuelle épanouie après l’accouchement ?
Si le manque de désir et l’absence de rapports deviennent une menace pour l’équilibre du couple, il ne faut pas attendre pour en parler. Le sexe est le ciment du couple et donc celui de la famille. Les questions sur la sexualité sont encore trop taboues et devraient être abordées par les médecins pendant et après la grossesse afin d’éviter des situations de grands désarrois.

Dany Jawhari – médecin sexologue

11 Rdpt de la Nation 21000 Dijon

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Cyril Gauthier

« Quand les problèmes de poids s’incrustent dans la vie de couple »
Cyril Gauthier est médecin nutritionniste, il aborde un sujet largement passé sous silence : les problèmes de poids dans le couple et leurs impacts sur la sexualité et l’équilibre relationnel.

Cyril Gauthier

Est-ce que le rapport au corps est différent entre les hommes et les femmes ?
Il est important de comprendre que le rapport au corps et par conséquent à la nutrition est différent entre les hommes et les femmes. La pression sociale s’est essentiellement exercée sur les femmes qui dès la puberté et l’adolescence se voit imposer une norme sociétale à laquelle elles se doivent de répondre pour être identiques au groupe. Ceci est d’autant plus inégal que le jeu des hormones à la puberté semble injuste. En effet, la testostérone facilite le développement de la masse musculaire alors que les œstrogènes facilitent le stockage de graisses expliquant l’apparition des formes féminines (hanches et seins).


Comment les femmes qui sont dans l’hyper-contrôle de leur corps vivent une grossesse ?

Pour elles, l’alimentation est souvent un outil de contrôle du corps voire d’hyper-contrôle pour être ou paraître comme la société nous demande d’être. Ce rapport complexe peut alors être à l’origine de phases de maîtrises rigides alternant avec les pertes de contrôle. Les mécanismes de la restriction cognitive naissent malheureusement naturellement durant ces périodes. Dans ce contexte la grossesse peut parfois provoquer une prise de poids importante chez ces femmes. Elles qui contrôlaient tout avant la grossesse, avec souvent des interdits, arrivent à s’autoriser pendant cette période de vie durant laquelle les mécanismes de contrôle tombent. « J’ai le droit de prendre du poids, c’est autorisé ! » Une prise de poids importante à la première grossesse est souvent le signe d’une restriction cognitive avant.


En quoi les problèmes de poids peuvent-ils avoir un impact sur la vie de couple ?
Peu abordées, les problématiques de sexualité sont présentes et participent significativement à l’altération de la qualité de vie des personnes souffrant de surpoids ou d’obésité. La sexualité est vraiment la grande oubliée des maladies chroniques et en particulier du surpoids et de l’obésité. Il s’agit pourtant d’un challenge majeur avec des troubles qui sont très fréquents malheureusement sous-diagnostiqués.


Les problématiques liées à la sexualité sont-elles différentes entre les hommes et les femmes ?

Oui ! Chez l’homme, le syndrome métabolique est un facteur de risque très important de troubles sexuels car il est lié à un déficit de testostérone qui est en quelques sortes le « carburant sexuel ». Au-delà de 30 d’IMC le taux de testostérone diminue. En fait, plus le tour de taille est important plus le taux de testostérone baisse. La physiopathologie est en grande partie liée à une perturbation endothéliale rendant l’artère caverneuse, qui apporte le sang à la verge (permettant l’érection), moins efficace. Le tissu vasculaire permettant l’érection est donc lui aussi altéré suite au syndrome métabolique. En résumé, les causes vasculaires et hormonales expliquent en grande partie les difficultés que peuvent connaître certains hommes souffrant d’un excès pondéral. Il est donc important de pouvoir en parler.


Le surpoids peut-il avoir un effet sur la libido des femmes ?

Dans les standards actuels de beauté de la société, il est parfois difficile pour les femmes en surpoids de se sentir bien. Cette situation peut aboutir à une cognition négative (« je me sens affreuse ») ne permettant pas la séduction ou de maintenir le désir de leur partenaire. L’idée que les femmes ont d’elles-mêmes est primordiale. Aux USA, où la stigmatisation est beaucoup moins présente, les femmes souffrant de surpoids vivent de manière moins angoissante leur sexualité. En conséquence cette sexualité est plus épanouie. Il existe aussi la limitation possible de l’acte : transpiration excessive pouvant être gênante, présence d’un essoufflement précoce, difficultés à trouver des positions confortables permettant la pénétration qui peuvent être perçues de manière humiliante. Ces situations peuvent complexifier l’accès à la sexualité.


Quels conseils donnez-vous aux couples dont la vie sexuelle est perturbée par les problèmes de surpoids ?
Le surpoids, la perception de ce dernier et de l’image corporelle peuvent pour différentes raisons influencer les rapports au sein des couples. Apprendre à aborder ces sujets sans tabou et surtout à communiquer sur ces thématiques deviennent ainsi des éléments d’équilibre relationnels.

Cyril Gauthier – médecin NUTRITIONNISTE

Maison Médicale Valmy 4 Rue Lounès Matoub 21000 Dijon

drgauthier-nutrition-obesite.fr

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Claire mathis

Claire Mathis

Ce qui vous a donne envie de lancer Bébésoon ?

Une rencontre avec une sage-femme et mes ami(e)s (comme nous quand on a lancé la Duchesse!). Je me suis rendue compte qu'il y a peu d'écoute sur l'aspect émotionnel de la grossesse pour les futurs parents et que le conjoint cherche sa place et son rôle durant toute cette période. J'ai aussi fait le constat que partir en vacances peut vite s'avérer complexe pour une future maman.

La spécialité ou la discipline que vous avez découverte grâce à Bébésoon ?
J'ai découvert beaucoup de professionnels, mais je retiens le métier d'accompagnante à la naissance qui a pour rôle d'informer et de soutenir les futurs parents d'un point de vue émotionnel pendant la grossesse et la période postnatale. C'est un métier encore controversé en France, pourtant, en complément du suivi médical, il peut apporter une grande aide pour les futurs et jeunes parents.

Une marque coup de cœur pour les bébés ?
Une jeune créatrice qui fait des vêtements bohèmes et écologiques: Cocon Fair.

Un babymoon c'est quoi ?
C'est une « honeymoon » soit une lune de miel avant d'avoir un enfant. Prendre le temps de s'accorder un dernier moment à deux avant l'arrivée de bébé, c'est l'instant idéal pour se poser toutes les questions et échanger avec son conjoint. Avec mon concept BébéSoon, je propose des voyages mais également des rencontres avec des intervenants. On s'offre une parenthèse et en même temps on se prépare à devenir parents à deux. En fait, c’est comme une retraite de yoga mais pour les futurs parents !

Le week-end en Bourgogne ideal pour des futurs parents, ça ressemble à... 

la découverte du patrimoine et de la parentalité. Exemple: samedi matin rencontre avec une monitrice de portage pour un atelier, l'après-midi visite des Hospices de Beaune et terminer la journée par un massage spéciale future maman au spa de l'hôtel. Dimanche matin rencontre avec une conseillère en lactation pour s'informer sur l'allaitement et l'après-midi se promener dans les vignes en amoureux.

 

Le cadeau parfait à offrir à une femme enceinte ? 

Une journée détente avec un massage et terminer par une séance photo pour garder un souvenir de la grossesse.

 

L’adresse pour se faire un dîner en amoureux (et sans enfant) ?

Mon cœur balance entre deux adresses dijonnaises bien différentes. La première « Au gré de mes envies » avec une cuisine asiatique mais sans être trop extravagante. La deuxième «O'Bannelier » des plats plus traditionnels mais bien travaillés (il y a même de la place pour venir avec une poussette

 

Une activité pour décompresser quand on est enceinte ? 

Se rendre à Freestyle Club à Dijon : une salle de sport très conviviale, pourquoi pas faire un peu de zumba pendant la grossesse !

 

Pour vous bien-être rime avec...

Renaître. S'accorder un moment pour soi et en ressortir apaisée, relâchée.

 

Une boutique de vêtements à conseiller aux futures mamans ?

La boutique « Neuf mois et toi » pour les vêtements futures mamans. Pour se taire plaisir avec des accessoires bijoux ou sacs et même un peu de décoration: Lilli en Pagaille


Ce que vous préférez à Dijon ?

Les rues piétonnes ! C'est particulièrement agréable de se promener ou de prendre un verre en terrasse au centre-ville sans avoir l'odeur et le bruit des voitures.


Ce que vous détestez à Dijon ?

Je dirai plutôt qu'il manque des pièces de théâtre comiques pour rire et passer un bon moment.


Un conseil / bon plan pour les futurs ou jeunes mamans stressées ?

Pour une future maman : se renseigner et tester. Sauter le pas pour une séance d'hypnose, rencontrer un(e) sophrologue, se lancer dans un cours de yoga,... trouver ce qui vous correspond pendant la grossesse. Pour une jeune maman: surtout ne pas avoir honte de demander de l'aide à un proche pour vous aider quand bébé est là, car c'est nouveau et vous avez le droit de souffler.

 


claire – fondatrice de bébésoon
7 rue de Montigny 21000 Dijon

https://www.bebesoon.fr/

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