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stephane malardier

« Après avoir découvert ce métier, je ne voulais plus faire autre chose »
Stéphane Malardier est sage-femme libéral à Beaune. Il revient sur le fait d’être un homme dans un univers de femmes.

Qu’est-ce qui pousse un jeune homme à devenir sage-femme ?
Je ne vais pas vous faire rêver : c’est le hasard ! En fac de médecine, j’étais plutôt disposé à me diriger vers les métiers tels que kinésithérapeute, psychomotricien, mais une amie qui était à l’école de sage-femme m’a parlé de ce métier, de ce qu’elle apprenait. Je ne connaissais pas du tout cette profession. Je me suis dit que j’allais passer le concours et j’ai été pris. C’était en 1995 et j’étais alors le 3ème garçon seulement à intégrer l’école depuis son ouverture aux hommes en 1981. Pour que je sois bien sûr de cette orientation, on m’a proposé de passer une semaine à la maternité pendant les vacances d’été. Après ces quelques jours à la mat, après avoir découvert le fait de donner la vie, l’accompagnement, il était clair que je ne voulais plus faire autre chose que ça. Ce fut une révélation.


Parmi vos différentes activités de sage-femme, avez-vous une préférence ?
Ça évolue dans le temps. Au début j’aimais beaucoup l’accompagnement mais aussi le côté technique, médical. Pour cette raison, plus jeune, j’ai beaucoup travaillé en salle d’accouchement, à l’hôpital. Aujourd’hui et depuis 20 ans maintenant, je suis en libéral. Cela me permet d’avoir un suivi sur le long terme avec certaines de mes patientes. Elles viennent me voir pour le suivi de leur grossesse et la préparation à l’accouchement pour laquelle je propose des séances en piscine qui sont très appréciées. Certaines mamans reviennent me voir par la suite pour le suivi post-accouchement avec le bébé. Quelques-unes font aussi leur rééducation périnéale au cabinet et enfin d’autres décident de continuer leur suivi gynécologique. J’aime toutes les étapes de mon métier dans lequel le relationnel est très important. 


Avez-vous eu du mal à créer votre patientèle en tant qu’homme dans ce métier de femmes ?
Pas du tout. Ce qui est bien avec le libéral justement c’est que, contrairement à l’hôpital, ce sont les gens qui vous choisissent. Parfois, ils décident de venir vous voir par hasard mais le plus souvent c’est parce qu’on a été recommandé. A l’hôpital, il m’est arrivé que certaines patientes refusent que je les prenne en charge parce que je suis un homme. Cela a pu me blesser, c’est un cas de figure qui n’arrive quasiment jamais en libéral.


Pensez-vous que le fait d’être un homme peut apporter une valeur ajoutée dans ce métier ?

Je ne m’en rends pas forcément compte car quelque part je me fiche d’être un homme. Je suis sage-femme, c’est mon métier, ce que j’aime faire. Mes compétences sont liées à qui je suis, ce que j’ai appris, mes formations, mon écoute, mon empathie. Même si j’étais une sage-femme qui a eu des enfants, il s’agirait de ma propre expérience. Il faut prendre garde de ne pas transférer ses peurs, ses traumatismes ou au contraire d’excellents souvenirs, bref son vécu sur celui de la patiente. Il faut garder à l’esprit qu’une grossesse et un accouchement se vivent de manière tout à fait différente d’une femme à l’autre. J’ai des collègues femmes qui n’ont pas d’enfant et qui sont d’excellentes sages-femmes.


Y’a t-il eu un effet #metoo dans la profession ?
Si oui, je ne m’en suis pas rendu compte dans mon activité. En revanche, étant un homme, j’ai toujours pris soin depuis plus de vingt ans maintenant d’observer une certaine distance respectueuse thérapeute-patiente, en gardant le vouvoiement par exemple. Les maris ou compagnons sont également les bienvenus dans mon cabinet. Choisir sa sage-femme, c’est une décision de couple.

Stéphane Malardier – Sage-femme libérale

1 Route de Verdun 21200 Beaune

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